Selon les informations de nos confrères de la Nouvelle République, l'ancien élu de l'Indre aurait de nouveau rendez-vous avec la Justice.
Jacques Tissier, 77 ans, ancien maire de Fontgomblaut, aurait de nouveau affaire à la Justice. Selon une information de nos confrères de la Nouvelle République, l'ex-élu comparaîtrait ce mercredi 23 mai devant le tribunal correctionnel de Châteauroux.Présumé innocent, il est accusé cette fois de prise illégale d'intérêts, favoritisme et détournement de biens publics. Les faits concerneraient bien l'époque où Jacques Tissier était maire mais aussi président du Syndicat Intercommunal des Eaux (SIE).
La NR révèle plusieurs montages financiers
L'élu aurait touché d'importantes commissions sur des contrats d'assurance passés par la commune et le SIE. Les montants de ces contrats, comparés à leur montant actuel, sont en effet bien supérieurs et tendent à éveiller les soupçons. Il aurait par ailleurs attribué le marché public des travaux de la salle des fêtes et d'éclairage public sans respecter les procédures prévues par la loi.
Dernier motif : il est soupçonné d'avoir détourné près de 8000 euros des caisses du SIE pour les affecter à la mairie afin de réaliser des travaux de voierie.
Ce n'est pas la première fois que l'ancien édile Jacques Tissier attire à lui le scandale. Retour sur les autres fois où il a défrayé la chronique.
2016 : Fraude et escroquerie
Il tombe comme une foudre cette année-là sur les habitants de la petite bourgade de Fontgomblaut. Depuis 1977, à chaque élection municipale, ils font confiance à Jacques Tissier, maire sans étiquette mais dont les idées sont associées à la droite traditionnaliste.
Et le voilà devant le tribunal correctionnel de Châteauroux, accusé d'escroquerie en sa qualité de président du SIE aux côtés de l'ancienne directrice du syndicat. Entre 2011 et 2014, celle-ci a utilisé la carte de crédit du SIE pour des dépenses personnelles, des pratiques sur lesquelles Jacques Tissier fermait les yeux par "affection".
Condamné en première instance, il avait démissionné de ses fonctions de maire mais fait appel de la décision de justice. Peine perdue : nouvelle condamnation pour complicité de détournement de fonds. Un an de prison avec sursis, cinq ans d'interdiction d'exercice, et 27 000 de dettes à se partager.
2013 : Mariage pour tous et polémique
23 avril 2013 : la loi sur le mariage pour tous, portée par la garde des Sceaux Christiane Taubira et ouvrant le mariage aux couples homosexuels, est promulguée. Dans la douleur. Après des mois de manifestations et contre-manifestations.
Alors que certains opposants commencent à se faire une raison : huile sur le feu à Fontgomblaut. Dans ce village où les moines de l'Abbaye constituent le tiers des votants et tiennent les bureaux de vote en robe de bure, la nouvelle n'est pas passée.
Jacques Tissier et son conseil signent le 24 octobre une lettre, distribuée dans les boîtes aux lettres, où ils menacent de démissionner s'ils doivent marier des couples homosexuels. Ils invoquent, pour justifier leur parole, une "loi naturelle supérieure aux lois humaines" et une prétendue incapacité complète de ces personnes à assurer l'éducation d'un enfant.
Pourquoi une telle agitation, des mois après la bataille ? Le 18 octobre, le Conseil Constitutionnel refusait d'accorder aux maires une "clause de conscience", qui leur aurait permis de refuser de marier ces couples.
"Hors de question de marier des pédés" tonnait déjà Jacques Tissier avant l'adoption de la loi. Ces propos homophobes ne l'avaient pas empêché d'être largement réélu en 2014.