La nouvelle est tombée ce jeudi 20 juin dans l'après-midi. Le tribunal de commerce de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône a prononcé la liquidation judiciaire d’Impériales Wheels.
C'était redouté, c'est désormais une réalité. L'entreprise Imperiales Wheels située à Diors dans l'Indre, a été placée en liquidation judiciaire ce jeudi 20 juin dans l'après-midi. 176 salariés se retrouvent sur le carreau.
"Notre réaction, c'est d'être écœurés. On avait demandé un report de 8 jours pour négocier un PSE digne de ce nom car il reste 10 millions d'euros qui n'ont pas été versés sur les 60 prévus par l'Etat", explique Hervé Delair, délégué UNSA Impériale Wheels. " D'autant que cette décision a été prise sur le siège, c'est vraiment lamentable. C'est un mépris complet", s'insurge également le représentant syndical.
Impériales Wheels a connu plusieurs changements de propriétaires et quatre redressements judiciaires au cours des dix dernières années. Le dernier est encore tout récent, il date de février. Le délai avait même été repoussé pour permettre à un éventuel repreneur de pouvoir se positionner.
48 heures avant la décision du tribunal de commerce les représentants du personnel ne se faisaient déjà guère d'illusions. "C'est un énorme gâchis, c'est de l'argent public qui a été géré n'importe comment [...]. C'est inacceptable", avançait le 18 juin dernier Anthony Barbarczi, représentant intersyndical d'Impériale Wheels.
"Un drame économique et une catastrophe sociale"
Le dernier fabricant français de jantes en aluminium va donc fermer ses portes. La fin d'un savoir-faire industriel dans l'Indre.
Dès l'annonce, la Région Centre-Val de Loire, qui avait apporté plusieurs aides financières à l'entreprise pour lui permettre de se relancer, a fait savoir via un communiqué qu'elle "partage la déception et la colère des salariés qui sont les premières victimes".
"La liquidation de la société Imperiales Wheels qui vient d’être décidée par le tribunal de commerce est un drame économique et une catastrophe sociale pour tout un territoire", déplore-t-elle, mettant tour à tour en cause la crise énergétique, l'inflation, et la "nette insuffisance des commandes attendues et indispensables de la part des grands constructeurs automobiles, notamment français". "Nous demandons que tout soit fait pour qu'un plan de sauvegarde de l'emploi décent soit mis en œuvre en direction de tous les salariés", conclut le communiqué.
Le ministère de l'Économie déplore quant à lui, auprès de France Bleu Berry, "de nombreuses dérives depuis 2023" de la part du repreneur d'Impériales Wheels, "sur lesquelles les services de l’État ont alerté les actionnaires et exigé des mesures correctives qui ne sont pas intervenues malgré des demandes répétées", indique Bercy dans un communiqué.