L’association "La Secousse" a été officiellement créée en décembre 2020. Le but de ses six membres fondateurs : créer un lieu où développer des rencontres, des loisirs, de l’entraide, et des initiatives, un tiers-lieu rural, pour les 400 habitants du village.
L’idée avait germé l’été précédent. Mais en pleine pandémie, il a fallu prendre son temps pour mener à bien le projet.
Première étape : établir un questionnaire et rencontrer les habitants, pour voir concrètement ce qu’ils aimeraient trouver dans un tiers-lieu adapté. C’est Lisa Basty, une des fondatrices qui raconte : "on est un collectif d’amis, pour la plupart qui se sont réinstallés dans la région, notamment à Jeu-les-Bois. Conscients des problématiques de la vie rurale, où il faut prendre la voiture pour tout, on s’est dit pourquoi ne pas faire revivre l’auberge St Roch, inutilisée depuis plusieurs années pour créer un espace au service de tous".
La Genèse de la création du Tiers-lieu
Une fois cette idée lancée et après avoir approché la municipalité propriétaire des lieux, il a fallu se pencher sur ce qu’on y mettrait.
L’idée c’était de rencontrer aussi des habitants du village, pour savoir quels étaient leurs manques, leurs envies, etc.
Un questionnaire a donc été établi, les habitants ont été contactés par du porte-à-porte, et ce qui est ressorti c’est le besoin d’avoir un espace pour se rencontrer, pour pouvoir acheter son pain et mille autre suggestions. Face à ce retour favorable, les initiateurs du projet ont donc crée l’association.
L’auberge St Roch transformé en laboratoire de Tiers-Lieu Rural
Le lieu était tout trouvé. Encore fallait-il l’aval de la municipalité. Annabelle Lelong, première adjointe, suit de près ce projet.
Elle nous a confié : "Dans ce collectif, nous avons des habitants de Jeu-les Bois. Ils se sont aperçus que l’auberge était fermée depuis à peu près trois ans, je ne me souviens plus des dates… et dans le contexte sanitaire actuel sa réouverture s’avère difficile. Ils sont venus nous voir un jour en nous proposant leur projet et c’est comme ça que ça a démarré."
Et ça ne s’est pas arrêté là :
On les aide, ils occupent les locaux depuis le mois de juillet cette année, parce que ça fait déjà un an qu’ils sont sur ce projet, mais avec le Covid, ça a été compliqué pour eux, et pour l’instant on leur laisse gratuitement jusqu’à la fin de l’année pour développer leurs activités, monter leurs dossiers de subvention.
Un sacré coup de pouce, qui permet de travailler sereinement sur le projet.
Déjà une centaine d’adhérents à "La Secousse"
Preuve de l’intérêt que suscite le projet en milieu rural, elle a recueilli déjà une centaine d’adhérents et les bénévoles sont nombreux à vouloir faire vivre ce beau projet. Le 2 Juillet dernier, la première fête organisée à l’occasion du lancement officiel des activités de l’association, 400 personnes se sont retrouvées. Soit autant que la population entière du village !
Tout le monde s’y est mis, le comité des fêtes de la commune en tête, et l’union des forces a permis de réaliser un événement festif et éclectique.
L’heure de la rentrée a sonné
Ce 7 septembre à 19h à l’auberge Saint Roch, une réunion publique permet de restituer les résultats de l’enquête et parler des projets à venir dans les prochaines semaines. Début 2022, le collectif voudrait créer un emploi, pour assurer une présence pérenne des lieux et répondre à ceux qui aimeraient y trouver, pain, épicerie de première nécessité ou lieu de rencontre. Et une première installation y verra le jour.
"Elles sont deux, et elles vont venir s’installer à la fin du mois de Septembre à l’auberge. On propose de la location d’espaces, du petit appartement au-dessus de l’auberge aussi, donc elles vont nous verser un loyer pour aider au financement d’autres activités" nous explique Lisa. Elles, ce sont deux jeunes femmes spécialisées dans la confection de vêtements faits en teintures naturelles. Néprun, c’est le nom de leur société, teinte, Agir 36 et Maille Berry fabriquent. Circuit court et solidaire garanti.
"La Secousse s’est imposé à nous comme nom, explique Lisa. Il veut exactement dire ce qu’on a envie de faire pour secouer tous ceux qui ne demandent qu’à faire évoluer les choses ici dans la ruralité". Montrer que la campagne et les gens qui y habitent peuvent aussi faire bouger les lignes, tous ceux qui défendent ce mode de vie vont garder les yeux braqués sur l’association et ce tiers-lieu rural en devenir.