Les bouchers qui partent à la retraite peinent à trouver un successeur.
Ils étaient une centaine il y a quinze ans, une cinquantaine aujourd'hui. Le département de l'Indre est confronté à une pénurie des artisans bouchers. Résultat : les commerçants qui veulent partir à la retraite peinent à trouver un remplaçant.Un manque d'apprentis
Guy Marteau, qui exerce à Pellevoisin, cherche un repreneur en vain depuis 24 mois. Première cause, pour lui : le manque d'apprentis. "Depuis quelques dizaines d'années, on a quand même négligé la voie de l'apprentissage, ce qui fait qu'on a moins de jeunes dans le métier de la boucherie."
Une situation qui a provoqué une prise de conscience. La profession essaye désormais d'approcher les jeunes. Monique Marsais, présidente du syndicat de la boucherie de l'Indre, plaide : "Avant, les parents disaient toujours : passe ton bac d'abord, et on verra après ! Résultat, on avait de moins en moins de jeunes en formation. Maintenant, c'est l'inverse ! On arrive à aller dans les collèges, les lycées au moment de l'orientation, pour présenter notre métier et on a des apprentis sur notre CFA de Châteauroux."
Une société qui change
Pourtant, la problématique de l'apprentissage n'est pas la seule qui mène à cette baisse du nombre des bouchers. La société évolue, les habitudes alimentaires aussi. "Aujourd'hui, on mange quand même moins de viande, ou en quantité réduite. On ne mange plus un gros beefsteak, on mange un beefsteak raisonné... C'est sûr qu'on vend un peu moins de viande", explique Guy Marteau.
Autres causes avancées : les prix bas pratiqués dans les supermarchés, et également la baisse démographique que connaît le département. Selon les chiffres publiés par l'INSEE en décembre 2017, l'Indre aurait perdu près de 7 000 habitants entre 2010 et 2015.