La campagne d’hiver des Restos du cœur démarre ce mardi 23 Novembre. Face à la recrudescence des familles dans le besoin, et leur isolement en zone rurale, l’association avait depuis quelque temps un projet de centre itinérant. C’est désormais chose faite grâce au plan France Relance.
Le centre itinérant a devancé l’appel. En fonctionnement depuis le lundi 22 novembre, il va désormais rayonner dans tout le sud du département. Quatre communes accueilleront le camion : ·
- Saint Gaultier tous les lundis après-midi, à la salle des fêtes ·
- Eguzon tous les mardis à la salle des associations ·
- Saint-Benoît du Sault tous les jeudis à la salle polyvalente ·
- Chaillac tous les vendredis à la mairie
Les maires des communes concernées ont été concertés et ont proposé des lieux pour accueillir les futurs bénéficiaires.
Une bouffée d’oxygène pour la grande précarité rurale, souvent cachée.
Le choix de cette partie du département ne s’est pas fait par hasard. Christian Valin, le président des Restos du Cœur de l’Indre explique : « toute cette région est une vaste zone blanche, en termes d’associations, de commerces, de grandes surfaces. La CAF nous a indiqué le nombre de bénéficiaires du RSA et nous avons donc choisi cet endroit ». Si l’on rajoute que depuis le début de la pandémie, les bénéficiaires se déplacent de moins en moins, et que les augmentations du coût des carburants sont un frein aux longues distances, tout était réuni pour concrétiser ce projet de centre itinérant. France Relance avait édité une carte du département où le sud apparaissait comme une vaste zone blanche. Le dossier que l’association lui a présenté a donc été accepté, permettant d’obtenir un financement, à hauteur de 80% de tout le projet. 26 bénévoles ont été trouvés pour organiser la distribution des repas, mais pas que « On portera tous les services qu’on organise dans nos centres, la recherche d’emplois, les vêtements, les aides avec les missions locales. On ne portera pas que la nourriture », assure le président. Selon les premières estimations, il devrait y avoir entre 2 et 300 nouveaux bénéficiaires.
Le responsable du Centre itinérant Olivier Lalevé a recensé les bénéficiaires déjà accompagnés résidant sur la zone. 61 familles, et plus de 130 adultes qui pourront ainsi se rapprocher des points de distribution locale mis en place dans quatre communes. Le point d’ancrage se trouvera à Saint-Benoît du Sault. Les premières permanences, dans des lieux chauffés et accueillants laissent penser que le bouche-à-oreille va fonctionner très vite.
La campagne d’hiver des Restos du cœur dans l’Indre : on s’attend à une nouvelle hausse des bénéficiaires
Les douze centres permanents et les 256 bénévoles s’attendent à une augmentation du nombre des bénéficiaires. En effet cet été ils étaient 11% de plus, un chiffre sensiblement égal à celui constaté au niveau national. Pour leur venir en aide et essayer de les insérer ou réinsérer dans un véritable emploi, l’association multiplie les partenariats avec les organismes ad hoc : Greta, missions locales, pôle emploi… Les bénévoles eux sont formés pour leur prêter main forte dans leurs recherches et leurs papiers.
La pandémie a renforcé ce lien
Les Restos sont restés les seuls ouverts pendant un long moment et les bénéficiaires ont pris l’habitude de venir là pour se faire aider. Au chapitre des nouveautés, le centre de Beaulieu à Châteauroux ouvrira le samedi matin, pour permettre à ceux qui sont en stage ou qui travaillent ou sont en formation d’avoir accès à un centre quand- même.
Toujours à Beaulieu et Boulevard D’Anvaux, un deuxième centre castelroussin, l’association a installé il y a quelques semaines des bornes tactiles. « Elles permettent aux personnes de pouvoir s’inscrire à pôle emploi, de trouver des stages au Greta, de faire remplir des dossiers, d’avoir des infos sur les missions locales pour les plus jeunes, et pour aider les gens on a des bénévoles qui sont formés. Ces bornes sont connectés à des imprimantes, et ça leur permet d’avoir des traces écrites de leurs démarches », détaille Christian Valin.
Son espoir : qu’ils se sentent soutenus et aidés, car il estime qu’ils ne sont pas là pour être gardés longtemps, mais surtout être aidés pour rebondir dans la vie. Grâce aux mécénats de compétences, Pôle Emploi ou Adecco dédient ou vont dédier des gens pour venir en appui à ces publics et aux bénévoles chargés de les aider. Des bénévoles qui pourraient encore être plus nombreux, notamment dans les postes à responsabilité. L’association indrienne cherche donc de nouveaux volontaires pour répondre à toutes les missions assignées aujourd’hui aux Restos du cœur.