Intempéries. Pluies, récoltes en retard, champs couchés : "si ça continue comme ça, il n'y aura plus d'avenir", se désespèrent les agriculteurs

Les jours de pluie s'enchaînent, et maintenant la tempête Kirk... Les agriculteurs perdent l'espoir de pouvoir récolter un jour leurs céréales. Après un début de saison difficile pour les orges et les blés, maintenant les tournesols et les maïs sont malmenés. Les récoltes s'annoncent difficiles.

"On espère que ça ne va pas durer comme ça, parce que sinon, y a plus d'avenir". À Lucay-le-Mâle, dans l'Indre, Yohann Guilpain se désole. Tournesols, millets, maïs, toutes les plantations de cet agriculteur ont subi le climat pluvieux de l'année 2024. "Entre les charges qui augmentent d'un côté et plus d'incertitudes de l'autre, on ne va pas s'en sortir" regrette-t-il. 

En ce début octobre, "il manque un mois de maturité" sur ses maïs. Le rendement s'annonçait pourtant des plus satisfaisants "il était de très bonne qualité". 

Des céréales qui pourrissent au sol 

Faverolles-en-Berry, dans l'Indre, Céline Renaire déambule dans des champs de tournesols couchés et dresse le même constat : "Ils ne sont pas arrivés à maturités, donc là, ils sont en train de germer au sol et de pourrir. Là, on ne va rien récolter", se désole-t-elle.

La tempête Kirk qui sévit actuellement en France et place 35 départements en vigilance orange pluie et inondations ne va rien arranger. L'Indre reste en jaune sur la carte de météo France, mais le déluge se poursuit. Les plantes qui ne sont pas déjà au sol risquent de céder dans les prochains jours. 

Céline Renaire, agricultrice et membre des jeunes agriculteurs 36 a déjà dû réorganiser ses cultures "avec l'hiver dernier on a dû défaire des parcelles semées péniblement en blé pour refaire en culture de printemps. On y a cru, pour sauver les meubles". Mais rien n'y fait, les intempéries ne se sont pas calmées. 

Tracteurs à l'arrêt, garés dans les hangars

Résultat : tout prend du retard. Dans sa ferme, les tracteurs de la jeune agricultrice sont à l'arrêt, et elle ne sait pas jusqu'à quand. "D'habitude on a déjà récolté les tournesols, tout est prêt pour semer, on est dans les starting-blocks". Actuellement, rien de tout cela, les professionnels attendent désespérément que le soleil vienne sécher les sols. 

Pour l'instant, les céréaliers n’ont pas encore établi de bilan chiffré pour les récoltes de maïs et de tournesols. Ce sera ensuite au tour des assurances de venir constater les dégâts, pour estimer les dédommagements possibles.