Les faits remontent au 11 juillet dernier. Un détenu de la prison de Saint-Maur dans l'Indre a été surpris avec les clés de l'établissement pénitentiaire.
Ce sont nos confrères du Point qui révèlent cette "affaire rocambolesque". Une affaire qui embarrasse bien l'établissement pénitentiaire. Un homme, condamné à vingt-trois ans de réclusion criminelle pour meurtre et détenu au sein de la maison centrale de Saint-Maur (établissement pénitentiaire réservé aux longues peines), a été trouvé en possession d'une clé permettant l'ouverture de l'ensemble des portes, hormis celles du quartier d'isolement.
Le 11 juillet dernier, la cellule du détenu est fouillée. Les surveillants y découvrent ce qu'ils appellent une « clé de sécurité ». Cette clé de sécurité permet aux gardiens, en cas de crise ou d'incident grave, de franchir rapidement les différentes portes au sein d'un établissement pénitentiaire. "C'est une prison plutôt ancienne où ce type de clés existe encore", a confirmé un porte-parole de l'administration pénitentiaire. Un "pic artisanal en bois" a été retrouvée par la même occasion dans cette cellule, selon le parquet.
Pour l'heure, il n'y a rien qui explique comment et dans quelles circonstances le détenu, condamné pour meurtre selon nos confrères du Point, s'est procuré la fameuse clé. Après la découverte de cette clé, le détenu a été placé à l'isolement avant que la commission de discipline de l'établissement lui inflige 20 jours de "quartier disciplinaire".
Cette affaire va coûter cher à l'administration pénitentiaire. Il va désormais falloir changer la quasi-totalité des serrures de la centrale. Montant estimé de la facture : 100.000 euros selon nos confrères de France Bleu Berry. Les travaux ont déjà commencé et seront terminés dans quelques jours. Le nouveau système fonctionnera avec une clé par secteur. Le procureur de la République de Châteauroux, Stéphanie Aouine a indiqué qu'une enquête préliminaire pour "recel de remise irrégulière d'objets" a été ouverte.
Une conseillère en réinsertion entretenait une relation amoureuse avec un autre détenu
Après la découverte de cette clé, lors d'une autre fouille, quelques jours plus tard, des courriers intimes ont été découverts dans la cellule d'un autre détenu. L'homme de 47 ans, Kassoum D. purge une peine de 15 ans de prison pour avoir enlevé et torturé un agent de change en 2009 pour obtenir les codes de son coffre-fort.C'est un détenu particulièrement signalé pour mettre en place des stratégies d'emprise mentale sur ceux qui le côtoient,
selon l'administration pénitentiaire qui précise que le détenu a été transféré à la maison centrale de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), "l'une des plus sécuritaires de France", le jour de la découverte des lettres.
Le parquet a ouvert une information judiciaire "des chefs de recel et remise irrégulière d'objets en détention", selon la procureure.Un arrêté du juge d'instruction, daté du 18 juillet, précise que la conseillère pénitentiaire d'insertion et de probation (CPIP) est placée sous contrôle judiciaire, selon l'administration pénitentiaire. Une procédure disciplinaire a par ailleurs été engagée et la femme a été suspendue de ses fonctions le temps de l'enquête.