Infirmiers en pratique avancée : des consultations désormais possibles sans médecins pour améliorer l'accès aux soins

C’est une petite révolution dans le paysage médical français. Depuis le 21 janvier, un décret permet aux infirmiers en pratique avancée (IPA) d’effectuer des consultations sans passer par un médecin. Une avancée prévue par la loi Rist, qui vise à améliorer l’accès aux soins.

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Un remède aux déserts médicaux ? Depuis le 21 janvier, les infirmiers en pratiques avancée (IPA) peuvent recevoir des patients sans ordonnances préalable d'un médecin.

Ce nouveau cadre, prévu par la loi Rist, et précisé dans un décret publié au Journal officiel, ouvre de nouvelles perspectives dans cinq domaines : pathologies chroniques stabilisées, urgences, psychiatrie, oncologie et néphrologie. 

Une vraie bouffée d'air pour les territoires en manque de praticiens, où les IPA, assurent le suivi de nombreux patients et soulagent les généralistes débordées.  

Un nouveau souffle pour les déserts médicaux 

En Centre-Val de Loire, région particulièrement touchée par la pénurie de médecins, le nombre de généralistes ne cesse de diminuer : ils étaient 6 918 en 2015 contre 6 588 en 2023, pour une population de 2,5 millions d’habitants.

Ce décret pourrait donc représenter un soulagement pour de nombreux patients sans médecin traitant.

Avant, les patients devaient être adressés par leur médecin pour consulter un IPA. Désormais, ils peuvent venir directement

Élodie Blot, infirmière en pratique avancée au CHU d’Orléans

Le couteau suisse de la santé 

Créée en 2016, la profession d’infirmier en pratique avancée, repose sur deux années de formation supplémentaire, après le diplôme d'infirmier.

Les IPA assurent le suivi des patients atteints de maladies chroniques et peuvent prescrire des bilans biologiques ou adapter des traitements en fonction de l’état de santé des patients.

Cependant, l’introduction de nouvelles molécules reste soumise à l’avis d’un médecin.

La profession attend encore un arrêté pour préciser les actes et prescriptions autorisés.

 "On peut ajuster les doses de traitement, prescrire des bilans biologiques ou des actes de suivi, mais pour l’introduction de nouveaux traitements, un avis médical reste nécessaire", précise Élodie Blot, diplômée en 2022 après 18 ans d’expérience en cardiologie et réanimation néonatale. 

Une avancée pour les patients… et les médecins

Pour Marc Goralski, cardiologue au CHU d’Orléans, ce décret est une avancée majeure. "Cela libère du temps médical pour les médecins, ce qui permet d’ouvrir davantage de consultations, notamment dans une région où les patients sans médecin traitant sont nombreux."

Le CHU d’Orléans, qui pilote un projet de formation d’IPA depuis 2019, accueille déjà une dizaine d’infirmiers en pratique avancée. 

C’est une profession à part entière, pas une version améliorée de l’infirmière classique. Elle repose sur la coordination et le travail d’équipe pour répondre aux besoins de la population.

Christine Liaudois, directrice des soins au CHU

Avec une population vieillissante et une prévalence élevée de maladies chroniques, les infirmiers en pratique avancée apparaissent comme un maillon essentiel du système de santé.

Ce décret marque une étape importante dans la reconnaissance de cette profession et pourrait, à terme, jouer un rôle clé pour pallier les difficultés d’accès aux soins dans les territoires sous-dotés en médecins.

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