Malgré les obstacles administratifs, la mairie souhaite toujours élargir la rue qui mène au centre-ville.
Les Carmes - Réunion sur le projet d'élargissement
Malgré les obstacles, la mairie d'Orléans poursuit son projet d'élargissement de la rue des Carmes soit la destruction de plusieurs milliers de mètres carrés sur une longueur de 100 mètres.Malgré l'avis de la commission régionale de protection des sites qui a demandé que 2 immeubles soient classés.
Serge Grouard, le maire d’Orléans et son 1er adjoint Olivier Carré ont de la suite dans les idées.
Ils veulent convaincre les Orléanais de la pertinence de leur projet d’élargissement de la rue, ce qui impliquerait la destruction d’une quarantaine d’immeubles, sur une longueur de plus de
Il y a un an, à l’occasion d’une première enquête d’utilité publique, les deux tiers des personnes qui s’étaient prononcées étaient opposées à cette destruction. Obligée de faire une première concession, la mairie avait alors renoncé à l’idée de faire cohabiter les voitures avec la future 2e ligne de tramway et avait décidé la piétonisation du quartier.
Depuis, les opposants à l’élargissement (principalement regroupés au sein de l’association « Aux Carmes citoyens ») ont gagné une autre bataille devant la commission régionale de protection des sites. Cette instance composée d’experts du patrimoine, tels que les architectes des bâtiments de France et des monuments historiques, a proposé que deux immeubles de la rue, le 45 (datant du XVe siècle) et le 59 (datant du XVIe), soient classés « monuments historiques », ce qui interdirait leur destruction.
En attendant la décision du préfet, (seul autorisé à prendre ou non cette décision de classement), la mairie, peu satisfaite des conclusions de la précédente, relance à partir du 15 novembre une nouvelle enquête d’utilité publique.
En préalable, elle a organisé début novembre deux réunions publiques pour expliquer son projet qui prévoit une destruction totale du quartier suivie d’une reconstruction de bâtiments modernes.
La réunion du 7 novembre, consacrée aux questions d’urbanisme, a rassemblé quelques dizaines de personnes. Pour la plupart des riverains, des commerçants du quartier, beaucoup de retraités. Peu de gens en revanche représentatifs de la population métissée qui habite le quartier et dont il a beaucoup été question puisque certains suspectent la mairie de vouloir, avec cette opération, orchestrer un nettoyage social.
La salle n’était pas entièrement hostile au projet municipal mais elle était clairement divisée en deux camps. D’un côté, ceux qui considèrent que l’élargissement est acquis et qu’il n’y a plus qu’à discuter de l’esthétique des futurs immeubles. De l’autre, ceux qui s’opposent à l’élargissement et qui souhaitent une rénovation de bâtiments allant du XVe au XVIIIe siècle, telle qu’elle a été réalisée dans le quartier Bourgogne.
Un peu secoué par les seconds, l’adjoint au maire Olivier Carré (par ailleurs député UMP), a insisté sur l’incompatibilité entre le format actuel de la rue et l’accueil des milliers d’étudiants prévu à terme sur le site reconverti de l’hôpital Porte-Madeleine. Critiquant autant les opposants à l’élargissement que les membres de la commission régionale de protection des sites dont il a publiquement mis en doute la crédibilité.
Dans l’attente des conclusions de l’enquête d’utilité publique et de la décision du préfet qu’il espère favorables, M. Carré a rappelé ses objectifs. Un début de chantier en 2013 pour une fin de travaux en 2016-2017, avec un coût pour le budget de la commune qui ne serait que de 15 millions d’euros.
La mairie d’Orléans réagit à notre article :
Suite à votre article publié le
Le projet proposé dans le cadre de
Le respect du patrimoine architectural de la ville d’Orléans est le fil d’Ariane de
Ce projet porte également en lui l’arrivée souhaitée d’équipements d’enseignement supérieur en centre ville et ce afin que la vie étudiante apporte son dynamisme à notre cœur de ville.
Premièrement, il n’est en aucun cas question de la « destruction totale du quartier ». Il est regrettable que n’ait pas été apportée la précision que seuls 18 immeubles situés en front sud de la rue des Carmes, soit moins d’1/4 du front bâti de la rue, soit environ 1% de
Deuxièmement, concernant la commission régionale, l’avis qu’elle a rendu sur les bâtiments 45 et 59 de la rue, n’est pas un avis de classement au titre des « monuments historiques », comme vous le mentionnez, mais bien un avis d’inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Deux reconnaissances qu’il est bon de distinguer. En outre, il ne s’agit que d’un avis simple ne liant pas le préfet.
Il est à noter par ailleurs que
Il s’agit, dans le cadre du projet de
Nous vous rappelons que
Troisièmement, dans le cadre de la phase d’enquête publique qui s’est ouverte mardi 15 novembre, ce ne sont pas 2 mais 3 réunions publiques qui ont été organisées par
Le Forum citoyen du
Lors de la réunion thématique du
Enfin, le 7 novembre, ce sont des questions relatives à l’architecture et à l’urbanisme qui ont été soulevées.
Lors de chaque réunion et forum, au temps de présentation succédait un temps de parole aux habitants et d’échange avec les représentants du projet.
Quatrièmement et pour finir, quant aux suspicions de « nettoyage social » relevées dans vos propos,
Quelques précisions au sujet du communiqué de la mairie d’Orléans et de notre article.
1 Notre article indique que le projet prévoit « la destruction d’une quarantaine d’immeubles, sur une longueur de plus de
La mairie préfère retenir le chiffre de 18 immeubles détruits en front de rue. Mais au total, en tenant compte des logements situés plus en retrait, c’est bien une quarantaine d’immeubles qui disparaitraient (35 exactement selon les estimations de l’association « Aux Carmes Citoyens. »)
2 Notre article indique que la commission régionale du patrimoine et des sites a proposé que deux immeubles soient classés « monuments historiques. »
La mairie précise qu’il s’agit d’un « avis d’inscription à l’inventaire des monuments historiques »
Des mots différents pour exprimer une réalité très semblable. Si le préfet prend la décision de classement, le 45 et le 59 ne pourront pas être démolis.
3 – Le communiqué de la mairie parle de « suspicions de « nettoyage social » relevées dans vos propos. »
Il s’agit bien évidemment de propos qui ont été tenus publiquement lors de cette réunion par des opposants au projet, comme le signalait notre article : « certains suspectent la mairie de vouloir… opérer un nettoyage social. »
Voir le reportage sur la 2e réunion publique à Orléans.