La Fondation Jean Jaurès, l'Ifop et Chemins d'Avenir ont révélé une étude comparant les jeunes des zones rurales, comme ceux de la région Centre-Val de Loire, avec ceux venant d'agglomération parisienne, notamment sur la vision de leurs études et leur avenir professionnel.
Les jeunes des zones rurales seraient peu ambitieux ? C'est ce que semble dire une étude menée par la Fondation jean Jaurès, Ifop et Chemins d'avenir. En réalité, ils ne sont pas moins ambitieux mais leurs origines géographiques et sociales ont une forte influence sur leur projection vers l'avenir, leur degré d'ambition et une forme d'autocensure.
Pas assez d'informations pour s'orienter en milieu rural
Cette étude compare les réponses de jeunes âgés de 17 à 23 ans de zones urbaines et rurales. Elle révèle notamment un désavantage quant à l'accès aux informations dont bénéficient les jeunes qui vivent en zones rurales concernant leur orientation professionnelle. 42% de ces jeunes estiment ne pas avoir assez d'information pour s'orienter tandis que parmi les jeunes vivant en agglomération parisienne, ils sont seulement 32%.Près d'un jeune sur deux venant d'une ville de moins de 20 000 habitants estime qu'il a fait ou va faire des études "ambitieuses" selon l'étude. Dans l'agglomération parisienne, deux sur trois emploient ce mot pour parler de leurs études. Ces jeunes d'Île-de-France sont également plus encouragés par leur famille à aller étudier à l'étranger (41%) que les jeunes des territoires ruraux (27%).
1 jeune rural sur 3 n'a pas fait d'activité extra-scolaire
Pour ce qui est du temps en dehors de l'école, un tiers des jeunes ruraux n'ont pratiqué aucune activité extra-scolaire pendant leur scolarité, alors qu'ils ne sont que un cinquième chez les jeunes de l'agglomération parisienne. D'autre part, on passe du simple au double pour les jeunes qui ont suivi des cours supplémentaires ou de soutien en langue payés par leurs parents : 21% des jeunes ruraux en ont suivi contre 42% des jeunes urbains.La fondation Jean Jaurès entend mettre en lumière "un mal-être d'une fraction de la jeunesse se sentant reléguée en seconde division", écrit-elle dans l'étude.
Dans la région, on tente de lutter contre ce sentiment
Certains établissements ont établi ce même constat de "frein à l'ambition". C'est notamment le cas au lycée Claude France à Romorantin-Lanthenay, dans le Loir-et-Cher. "Dans la tête des parents, l'idée qu'il faut choisir un bon métier parce qu'on le garde toute une vie est toujours bien ancrée", nous explique M. Laumond, le proviseur adjoint. Pour mettre fin à ces idées reçues sur l'orientation professionnelle, et pour montrer qu'il est possible de participer à la redynamisation du territoire, ce lycée a créé une semaine de l'orientation avec une offre plus riche que ce qu'il proposait auparavant.
Les classes de seconde visiteront des entreprises où ils pourront découvrir des métiers locaux auxquels ils pourraient prétendre en post-bac ou même après avoir fait des études supérieures. Les 1ere assisteront à des conférences-débats sur la notion du parcours professionnel pour leur montrer qu'il est possible d'avoir plusieurs métiers dans une vie. Enfin, une soixantaine de formations viendra à la rencontre des Terminales pour qu'ils puissent découvrir ce qu'il est possible d'étudier dans la région.
Cette semaine, qui vise à montrer qu'il n'est pas nécessaire de se diriger vers les métropoles pour avoir un métier ambitieux, aura lieu du 9 au 13 décembre dans le lycée romorantinais.