Les entreprises aéronautiques du Centre-Val de Loire ont pris du plomb dans l'aile en 2020

L'activité du secteur aéronautique français a dégringolé de 28% en 2020 sous l'effet du choc provoqué par la pandémie de Covid-19, a affirmé ce 13 avril l'organisation professionnelle du secteur. En Centre-Val de Loire, plusieurs sites ont vu une réduction de l'activité et des emplois.

L'activité se réduit, mais l'emploi résiste globalement, d'après le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas). L'emploi ne s'est replié que de 4% en 2020, dans le contexte d'une chute drastique de l'activité dans la filière. Le chiffre d'affaires cumulé de ces 400 sociétés, qui vont de la PME au géant Airbus, s'est établi à 50,9 milliards d'euros en 2020 contre 74,3 milliards l'année précédente, soit une baisse de 28% à périmètre constant, a détaillé Eric Trappier, président du Gifas, lors d'une visioconférence de presse donnée ce 13 avril.

Dans le détail, les activités de défense, avec 16,5 milliards d'euros (-3%), ont mieux résisté que le civil (34,4 milliards, -36%), marqué par les baisses de cadences des avionneurs à la suite de l'effondrement du trafic aérien et des perspectives de lente reprise. Les exportations - qui permettent de dégager le principal solde excédentaire de la balance commerciale française - ont représenté les deux tiers de l'activité mais accusent une baisse de 30%, à 33,6 milliards d'euros. Les prises de commandes se sont elles effondrées de 53%, à 28,2 milliards d'euros. Le secteur spatial, avec lequel la France représente près de la moitié de l'activité du secteur en Europe, a lui aussi accusé une baisse de son activité de 25%, à 3,2 milliards d'euros.

Fa filière a tenu, mais les petits sous-traitants ont bu la tasse

Malgré ce choc historique, "la filière a tenu", s'est félicité Eric Trappier, évoquant le "soutien exemplaire et sans faille de l'Etat". Mais les entreprises les plus touchées ont aussi été les plus petites, dont un grand nombre existent en Centre-Val de Loire. En effet, les grands groupes ont réduit leurs effectifs de 2,7%, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) de 7% et les PME de 12%. Les plus touchées ont été les petites sociétés très spécialisées sur certains programmes ou qui ont pâti de la ré-internalisation d'activités par les donneurs d'ordres.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/loir-cher/blois/bois-colere-contre-tecalemit-aerospace-qui-delocalise-son-activite-160-salaries-sarthe-1848952.html

D'Amboise à Chârost et de Bourges à Châlette-sur-Loing, jusqu'à 4000 emplois ont été touchés dans la région par des mouvements ou des réductions de personnel. Parfois, les usines ferment, comme Aequs Aerospace, basé à Aubigny-sur-Nère dans le Cher et placé en redressement judiciaire en 2020. A Blois, Tecalemit a choisi de délocaliser 160 postes salariés blésois vers la Sarthe. Depuis un an, la liste de ces entreprises en difficulté n'a cessé de s'allonger dans toute la région : Mechachrome, Daher, Sandvik ou encore Radiall. Lors du "semestre covid" de 2020, quand la totalité des emplois créés au cours des dix dernières années a été perdue, le bassin d'emploi de Blois a été l'un des plus touchés.

En France, le nombre d'emplois accuse une baisse nette de 8000 postes en 2020, soit une baisse de 4% des effectifs de la filière, qui représentait 194 000 salariés fin 2020. Eric Trappier avait au début de 2021 évalué à 60 000 le nombre d'"emplois menacés sur 2020-2021".
 

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