Les deux métropoles se sont officiellement unies fin octobre 2022, pour promouvoir ensemble le tourisme à l'international. Chacun garde son office de Tourisme, mais mutualise les efforts et budgets pour être plus visible.
Tours et Orléans veulent prouver que l'union fait la force. Le 26 octobre, les deux villes ont signé une convention pour officialiser la mise en place d'efforts communs, pour promouvoir le tourisme local à l'étranger.
Concrètement, les métropoles comptent unir leurs budgets pour participer à des événements, comme des salons professionnels ou touristiques. Ils leur permettent d'être visibles comme destination de visites ou d'affaires, sur la scène internationale.
Historiquement, Tours attire plus qu'Orléans. En 2021, la métropole d'Indre-et-Loire a vu passer environ 100 000 personnes dans ses offices, contre un peu moins de 40 000 pour son homologue Loirétaine. "Jusqu'à présent, Orléans n'est pas forcément identifiée comme destination pour visiter les châteaux de la Loire. Pourtant Chambord, c'est plus proche de chez nous" indique Marie-Philippe Lubet, vice-présidente à la Métropole orléanaise et présidente d'Orléans Val de tourisme. Les choses commencent déjà à bouger assure-t-elle, puisqu'à l'été 2022, les rues orléanaises prenaient déjà des airs cosmopolites.
Diviser les coûts pour mieux rayonner
Pour attirer les visiteurs, il faut se montrer. "Se déplacer dans un salon, ça a un coût. Sans Tours, nous ne pourrions pas nous inscrire à certains d'entre eux" indique Marie-Philippe Lubet. Désormais, les villes prennent en charge le coût ensemble pour s'y présenter. A l'année, Orléans participe à une dizaine de salons, et pourra assister environ à trois de plus grâce à ce partenariat.
A la manière d'un couple, chacun paiera sa part. La Région vient ajouter des aides qui seront désormais accessibles, par le biais de ce poids plus important. Si on fait les calculs, chaque office devrait donc gagner, ou du moins économiser de l'argent : "ce qui servira à nous développer", affirme l'élue. Par an, la métropole consacre 165 000 euros à des opérations de communication touristique.
Pas de fusion
Montrer les métropoles dans les salons, à quoi ça sert ? A Montréal, Orléans est récemment parti faire la promotion du festival de Loire, pendant lequel le fleuve canadien, le Saint-Laurent sera mis à l'honneur. "Nous avons rencontré des Québécois qui avaient déjà prévu de voyager en France. En apprenant cela, ils ont ajouté le Centre-Val de Loire à leur itinéraire" détaille Marie-Philippe Lubet.
Coté emploi, rien ne change assure-t-elle. Il ne s'agit pas d'une fusion, mais bien d'un partenariat, qui ne retire en rien l'indépendance de chaque structure.
Chez les professionnels du tourisme, la nouvelle est plutôt bien reçue. "Il n'est plus question d'opposer les deux villes, mais de travailler ensemble" assure Jean-Marie Gervais président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie en Indre-et-Loire, syndicat patronal du secteur. "Si nos clients peuvent passer plus de temps dans la région, parce qu'ils vont à la fois à Orléans et Tours, c'est tant mieux". En moyenne, un touriste passe entre trois et quatre jours en Centre-Val de Loire, indique Pierre-Alain Roiron, président du comité régional du tourisme. C'est un jour de plus qu'il y a dix ans.