Après deux années de gel, le prix des repas fournis dans les collèges va augmenter dans le département du Loiret. La majorité divers droite cible la responsabilité de l’État et ses baisses de financements. L’opposition de gauche aimerait qu’une tarification sociale soit étudiée.
Comme beaucoup d’autres, le département du Loiret est contraint à de grosses économies pour boucler le budget à dépenser l’année prochaine. Le débat sur le budget de l’État, en cours à l’Assemblée nationale, est loin d’être terminé et sa conclusion permettra de mesurer l’ampleur du serrage de ceinture. Pour le Loiret, la somme initialement attendue et dont il faudra finalement se passer est estimée entre 10 et 20 millions d’euros. Et parmi les mesures à prendre, les élus ont acté l’augmentation du tarif des cantines des collèges.
Nos budgets sont de plus en plus contraints. Tant qu’on a pu aider les familles en gelant les prix, on l’a fait. Mais nous sommes obligés d’augmenter nos tarifs, qui sont très bas, de 3,45 € à 3,70 €.
Florence Galzin, vice-présidente du Conseil départemental en charge de l’éducation et de la jeunesse.
"Cette mesure devrait nous rapporter 750 000 €, poursuit-elle, avec une répartition en faveur des collèges qui conserveront 450 000 €, pour faire face à leurs charges, tandis que le département en encaissera directement 300 000 €."
La majorité justifie également son choix en expliquant que cette augmentation de 7% est inférieure au cumul de l’inflation de ces trois dernières années.
Et pourquoi pas une tarification sociale ?
Dans l’opposition, on ne calcule pas les choses de la même manière. "Nous pensons que c’est surtout le taux d’inflation de l’année à venir qu’il faut regarder. Cette augmentation de 7% d’un coup sera donc supérieure au taux de 2025," regrette le conseiller départemental communiste Matthieu Gallois.
Le département aurait pu opérer d’autres choix plutôt que de faire payer les difficultés budgétaires aux familles.
Matthieu Gallois, conseiller départemental communiste
Les élus de gauche militent donc pour que le département expérimente une tarification sociale, telle qu’elle est mise en place dans des départements comme la Loire-Atlantique (de gauche) ou le Val-de-Marne (de droite) où le prix facturé aux familles varie selon leurs revenus. "La majorité nous oppose des contraintes techniques", selon le conseiller départemental socialiste Baptiste Chapuis. "Il est vrai que ça demande du travail, mais d’autres y arrivent. Aujourd’hui, elle refuse ce choix et décide d’augmenter les tarifs alors que, par ailleurs, elle ne dépense pas plus pour utiliser des produits bios et locaux.
Cette augmentation n’est ni juste ni proportionnée ni utile.
Baptiste Chapuis, conseiller départemental socialiste
Dans un même self, les lycéens auront un système social différencié et les collégiens auront le tarif unique
La tarification différenciée des cantines est, selon Florence Galzin, une mesure compliquée et chronophage. "Dans beaucoup d’établissements, les équipes n’auraient pas les moyens humains de la mettre en place. En plus, notre tarif unique étant à 3,70€, il y aurait au final un risque d’augmentation pour beaucoup de familles qui pourraient de payer plus que cette somme."
Sur la base d’une expérimentation menée l’année dernière, la région Centre-Val de Loire a, de son côté, décidé de généraliser cette tarification différenciée dans les lycées qui sont sous sa responsabilité. Dans les établissements où les collèges et les lycées sont groupés avec une même cantine, on va donc se retrouver avec une organisation bien représentative du mille-feuille administratif « à la française. » Dans un même self, les lycéens auront un système social différencié et les collégiens auront le tarif unique.