Les hôpitaux du Centre-Val de Loire peuvent-ils vraiment augmenter le nombre de lits de réanimation ?

Dans son allocution du 31 mars, Emmanuel Macron a demandé d’ouvrir 3.000 lits de réanimation supplémentaires au niveau national. Mais cet effort est-il réalisable alors même que les hôpitaux ont déjà augmenté leur capacité d’accueil des malades du Covid et déprogrammé des interventions ?

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93 % des lits de réanimation en région Centre-Val de Loire sont occupés par des patients atteints de la Covid-19, à la date du 1er avril d'après le site Covid Tracker. Un taux d'occupation qui varie fortement d'un département à l'autre (voir encadré).

Au 2 avril le département qui compte le plus de personnes en réanimation dans la région est le Loiret avec 56 cas. 

12 se trouvent au centre hospitalier de Montargis, où le service de réanimation est déjà passé de 12 à 18 lits, pour permettre de prendre en charge des patients Covid mais aussi non Covid nécessitant de la réanimation. L'hôpital assure que des lits supplémentaires pourraient être mis en place en fonction de l’évolution de l’épidémie.

18 lits déjà créés à Orléans

Mais Montargis n'accueille qu'une minorité des patients, la majorité des personnes en réanimation dans le Loiret se trouve au centre hospitalier régional d’Orléans (CHRO). Celui-ci est déjà passé de 35 à 53 lits aujourd’hui, rapporte Olivier Boyer, le directeur général.

Nous avons la capacité d’en créer cinq à sept de plus”, estime-t-il. Mais d’après lui, le réel problème consiste à trouver du personnel formé : “On est très tendu sur les effectifs. C’est épuisant pour les personnels soignants qui sont éprouvés, pour ne pas dire à bout”. Il constate d’ailleurs un nombre croissant d’arrêts maladie et de postes vacants.

"On est épuisé"

Cette situation semble similaire avec celle du CHU de Tours, où 13 lits vont s’ajouter au 27 existants qui sont quasiment tous occupés, d'après Christelle Doussin, représentante syndicale CGT qui travaille au service réanimation médicale.

Mais aller au-delà de 40 lits sera “très compliqué”, souffle-t-telle, notamment à cause d’un “vrai manque de personnel formé”.

Il y a des titulaires mais comme on est épuisé, il y a beaucoup d’absentéisme”, pallié pour l’instant par “des renforts, des intérimaires, le personnel des blocs opératoires”, analyse-t-elle.

30 à 50% des interventions déprogrammées

Les établissements hospitaliers de la région ont en effet déprogrammé 30 à 50 % des interventions non urgentes entre la semaine dernière et la fin de cette semaine, afin de dégager des équipes supplémentaires.

L’idée, c’est de ne pas aller au-delà de 50%”, confie Olivier Boyer, sinon cela risquerait d’être préjudiciable pour les autres malades.

En Eure-et-Loir, la déprogrammation de la moitié des interventions était déjà effective en début de semaine. Il faut dire que d'après l'Agence régionale de santé, le département connaît toujours le plus fort taux d’incidence en ce 2 avril, avec 380,70 cas positifs pour 100.000 habitants, et le plus grand nombre d’hospitalisations avec 129 personnes admises à l’hôpital. 

Une poignée de lits à Chartres

Face à cette 3e vague de la Covid-19, les hôpitaux de Chartres et Dreux avaient ouvert chacun 6 lits de réanimation et de soins intensifs supplémentaires. 

S’ils ont pu jusque-là créer des lits supplémentaires et réorganiser les équipes médicales et paramédicales, ils ne sont plus en capacité de le faire à Dreux. “Le personnel n’est pas extensible, avertissait en début de semaine le docteur Florent Bavozet, chef du service réanimation. En soi, on ne devrait pas pouvoir gérer autant de lits.

Du côté des hôpitaux de Chartres, le directeur délégué Yvon Le Tilly assurait que l’établissement a encore une petite “marge de manoeuvre” pour créer une poignée de lits supplémentaires. Il y en a 24 actuellement contre 18 en temps normal ; lors de la première vague, 29 places avaient été ouvertes.

Le taux d’occupation des lits de réanimation par département

Le site Covid Tracker recense les taux d'incidence, mais aussi d'hospitalisation et de réanimation par département. Voici les taux d'occupation des lits de réanimation dans la région Centre-Val de Loire, à la date du 1er avril.

  • Eure-et-Loir : 195 %
  • Loiret : 119 %
  • Loir-et-Cher : 117 %
  • Cher : 83 %
  • Indre-et-Loire : 61 %
  • Indre : 20 %
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