Il ne fait pas bon marcher dans les communes de la région Centre-Val de Loire. D'après le "baromètre des villes marchables", publié ce mercredi (8 septembre) par trois associations, les notes de cinq d'entre elles vont de E (plutôt défavorable) à C (plutôt favorable).
Est-il agréable de marcher en ville ? Vous sentez-vous en sécurité ? Quels aménagements souhaitez-vous ? Voici quelques unes des questions auxquelles ont répondu 68 510 personnes en France, dont 1 534 habitants de la région Centre-Val de Loire.
Entre le 7 décembre 2020 et le 15 Mars 2021, ils ont complété un questionnaire, rédigé par le collectif "Place aux piétons", qui est composé de trois organismes : la Fédération Française de Randonnée Pédestre, Rue de l’Avenir et 60 millions de piétons.
Argenton-sur-Creuse (Indre) bien notée
Selon le baromètre, la note moyenne au niveau national est de 9,2 sur 20, ce qui correspond à la lettre D, soit "moyennement favorable". Pour le Centre-Val de Loire, elle est de 9,5 (D). Pour y figurer, il fallait que la commune obtienne plus de 40 questionnaires complets. Cinq villes de la région apparaissent. Argenton-sur-Creuse (Indre) a la meilleure appréciation, avec la note de C (plutôt favorable). Bourges (Cher) est notée E (plutôt défavorable). Luynes et Tours (Indre-et-Loire) ont respectivement E et D. Orléans (Loiret) obtient un D.
"La vitrine de la ville, c’est le centre, là où il y a la mairie, l’église, et les monuments historiques. Là, c’est très bien traité. Dès qu’on sort de ce secteur-là, il n’y a plus rien, il n’y a plus de trottoirs dans certains cas. Les gens qui vivent en dehors des villes ne sont pas contents. Et comme ils sont plus nombreux, les notes sont plutôt mauvaises", explique Anne Faure, présidente de Rue de l’Avenir.
Refaire des trottoirs réservés aux déplacements à pied
Les marcheurs se sont exprimés autour de cinq thématiques : le ressenti sur le quotidien du piéton, le sentiment de sécurité, le confort de marche, l'importance donnée aux déplacements à pied par la commune et les aménagements à faire. Les réponses ne sont pas détaillées selon les régions. Mais on note, par exemple, que globalement, "92 % des répondants des grandes villes, de plus de 100 000 habitants, pensent que c’est important ou très important d’être séparé des véhicules motorisés". 30 % des participants au questionnaire estiment que les piétons et les autres mobilités actives (vélos, trottinettes, rollers, skateboards, etc.) ne doivent pas partager la même voie.
Pour améliorer la situation, il faudrait, selon les piétons, notamment refaire les trottoirs. "Ils ont besoin d’avoir un trottoir en bon état, débarrassé de tout ce qui peut l’encombrer, comme les vélos. Les pistes cyclables n’ont rien à faire sur les trottoirs. Il y a aussi un certain nombre d’utilisateurs illégaux, comme les trottinettes électriques. Il faut que ce soit un trottoir avec un revêtement confortable et qu’il y ait une continuité. Si le chemin des piétons s’arrête au bout d’une centaine de mètres, les gens vont se lasser", énumère Anne Faure.
Avec la conscience écologique qui grandit, les plans vélos se sont multipliés dans les villes. Mais les piétons ont été mis de côté. "C'est le grand oublié des actions publiques", assure Anne Faure. "Il faut donner le choix aux gens : le vélo ou la marche".