76 enfants et 39 mères isolées sommés de quitter leur hébergement d’urgence

A Blois, le collectif "Pas d’enfant à la rue" alerte sur la situation d’une quarantaine de familles monoparentales qui devront quitter leur logement d’urgence dès le 31 mars 2024.

Alors que la situation des plus précaires se dégrade toujours un peu plus, le collectif "Pas d’enfant à la rue" se montre très alarmant. D’après lui, pas moins de 76 enfants et 39 mères célibataires ont reçu un avis du conseil départemental du Loir-et-Cher leur demandant de quitter leur logement d’urgence dès le 31 mars. Avec le risque de se retrouver à la rue.

"Que ce soit là ou ailleurs, nous voulons juste être au chaud avec nos enfants. Personne ne mérite d’être à la rue, surtout pas nos enfants" plaide cette maman célibataire, qui est logée dans une chambre d’hôtel de la périphérie de Blois depuis deux ans et demi. "Nous n’avons que deux semaines pour trouver une solution. Qu’allons-nous devenir ?" s’interroge-t-elle.

Ce mercredi 20 mars 2024, le collectif "Pas d’enfant à la rue", rejoint par la Cimade ainsi que le collectif de soutien aux sans papiers a organisé une conférence de presse pour dénoncer cette situation qualifiée d’"inadmissible".

D’autres solutions existent, "4 à 5 fois moins chères"

"Légalement, la prise en charge de l’hébergement des mères isolées avec enfants de moins de 3 ans doit être assumée par le Département, tout comme celle des mineurs isolés ; cela n’a en principe rien à voir avec une quelconque trêve hivernale. Cette annonce du conseil départemental est incompréhensible" s’étonne Julien Colin, l’un des animateurs du jeune collectif blésois "Pas d’enfants dans la rue" (*).           

Ce que dénonce ce collectif, c’est l’absence de proposition de solution plus pérenne : "Nous savons que des solutions existent, et qui coûteraient 4 à 5 fois moins cher. Mais ni la préfecture, ni le conseil départemental ne s’en saisissent" affirme Julien Colin.

L’un des sites repérés par le collectif est celui dit de Rocheron. Il s’agit d’une ancienne résidence universitaire du quartier Vienne, dans la partie de Blois située au sud de la Loire.Le bâtiment, inoccupé depuis l’été dernier, comporterait 44 logements du studio au F2 avec cuisines et buanderies et donc parfaitement adapté au relogement de ces familles.

D’après le collectif, un autre lieu serait également susceptible de participer à leur relogement : il s’agit d’un bâtiment du centre de formation du SDIS, à Vineuil, inoccupé depuis une quinzaine d’années.

Un rassemblement prévu mardi 26 mars

"Le temps presse ; il serait inconcevable que ces logements ne puissent profiter en priorité à ces familles. Il y a là une véritable urgence" estime Julien Colin.                             

Joint par nos soins, le conseil départemental du Loir-et-Cher ne souhaite pas s’exprimer pour l’heure, indiquant cependant que chaque cas serait étudié individuellement de façon à ne laisser personne sans solution.

Un rassemblement est prévu à l’appel de ce collectif le mardi 26 mars 2024 à 17h30 devant la préfecture et l’Hôtel du département du Loir-et-Cher.

(*) Le collectif « Pas d’enfant à la rue » de Blois, a été créé en octobre 2023. Il œuvre pour le logement digne des enfants et de leurs parents

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