À Blois, le cirque Zavatta et ses animaux priés de quitter les lieux par le tribunal administratif d'Orléans

Installé depuis une semaine au parc des expositions sans avoir demandé l'autorisation de la mairie, le cirque va devoir plier bagage, a décidé le tribunal administratif d'Orléans ce lundi 7 février. La ville de Blois a en effet banni les cirques avec animaux depuis 2020.

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Un petit tour et puis s'en vont. Après avoir organisé ses premiers spectacles ce week-end, le cirque Rolph Zavatta va devoir démonter le chapiteau. C'est la décision prise par le tribunal administratif d'Orléans ce lundi 7 février, après la demande en référé déposée par la ville de Blois.

Installé depuis le 24 janvier au parc des expositions du chef-lieu de Loir-et-Cher, le cirque n'a pas demandé la permission à la mairie. Et pour cause : une demande en bonne et due forme aurait été suivie par un refus pur et simple. Car le cirque Zavatta emmène avec lui une vingtaine d'animaux, alors même que la ville a statué en février 2020 sur l'interdiction des cirques à animaux sauvages sur son territoire. Ce qu'aucune loi n'interdit, à l'heure actuelle, au niveau national.

Le possible "concours de la force publique"

Le tribunal administratif d'Orléans a malgré tout statué contre la présence du cirque, sa direction n'ayant pas demandé l'autorisation de s'implanter à Blois. Selon l'ordonnance rendue cette après-midi, le cirque doit libérer "sans délai" l'espace qu'il occupe à Blois, avec une astreinte de 100 euros par jour de retard. Le tribunal autorise par ailleurs la commune à appliquer cette expulsion "avec le concours de la force publique". 

La mairie affirme cependant ne pas avoir l'intention d'envoyer la police pour déloger les équipes de Zavatta, et laisse la responsabilité d'une telle décision à la préfecture. Contactée, celle-ci explique qu'il "y aura une intervention des forces de l'ordre", mais que sa date n'est pas encore déterminée.

Pour le moment, des négociations sont en cours avec le préfet et le syndicat auquel le cirque adhère, à en croire son directeur Mikaël Prein. "Tant que le préfet n'en donne pas l'ordre, il n'y aura rien", assure-t-il. Bien décidé à rester jusqu'au 27 février, date de départ prévue initialement, il se dit "prêt à payer les 100 euros par jour, même si ça va être compliqué pour nous". "Il faut bien qu'on travaille", argue-t-il. 

Le cirque devra avoir déménagé au plus tard le 14 février, explique la mairie. À cette date, doit prendre ses quartiers au même endroit le grand cirque royal de Moscou, qui a bien réservé auprès de la ville, et qui n'utilise pas d'animaux pour son spectacle. 

Correction : Nous avions écrit que Mikaël Prein avait téléphoné au directeur du cirque de Moscou, défendant qu'il n'y avait "aucun problème, il peut venir s'installer à côté de nous, il y a la place". 

Le directeur en question, Christophe Herry, dément toute espèce d'accord : "Il m'a appelé pour me dire de faire attention, c'était presque des menaces." "Deux cirques qui s'installent au même endroit, ça ne s'est jamais fait, je n'ai jamais rien vu de tel en 40 ans de métier, et ils savent pertinemment que ce n'est pas possible", précise-t-il, critiquant des "méthodes irrespectueuses". Selon lui, "on les fait passer pour des braves gens qui doivent travailler, mais le fond du problème c'est qu'ils se sont installés sans demander à un endroit où un autre cirque allait venir. Qu'est-ce qu'on va faire nous ?"

Christophe Herry se dit "triste, déçu et choqué", et estime que "le cirque ne sera respecté que le jour où il sera respectable et respectueux". "Notre image va forcément être ternie par cette polémique, nous on vend du rêve normalement, pas de la controverse", regrette-t-il.

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