Après une intersaison marquée par une augmentation du budget et un effectif bouleversé, l'ADA Blois entame sa deuxième saison en Betclic Elite, marquée par la refonte des championnats.
Une saison historique. Pour sa première dans l'élite du basket français, l'ADA Blois a brillamment obtenu son maintien à deux journées de la fin du championnat. Un départ en boulet de canon, une série noire entre octobre et mars 2023 puis une belle série sur les dix derniers matchs auront permis aux Blésois de mettre la main sur le maintien.
Un maintien acquis avec un engouement populaire rarement vu. En effet, l'ADA Blois était le seul club de l'élite à avoir eu un taux de remplissage de 100% du Jeu de Paume sur la saison entière.
Trois descentes en Pro B
La deuxième saison, celle de la confirmation, s'annonce tout autant difficile dans une saison marquée par la réforme des championnats. Cette saison, les trois derniers clubs, parmi les 18 que compte la Betclic Elite descendront en Pro B tandis qu'une seule équipe montera, pour permettre de former un championnat à 16 équipes. L'objectif, c'est donc le maintien, encore plus que l'an dernier. "On n'avait pas d'objectifs de maintien alors que cette saison, il faudra finir au pire en 15ème position", rappelle le président de l'ADA Blois Paul Seignolle.
Une augmentation significative du budget
Pour parvenir à accrocher cet objectif, l'ADA Blois a augmenté son budget, passant "de 3 877 000€ à 4 229 000€", indique Paul Seignolle. Une augmentation nécessaire : "Compte tenu de la modification du championnat l'année prochaine, il fallait que l'on étoffe notre masse salariale, avec nos moyens, qui resteront très limités par rapport aux autres clubs", affirme le président blésois. Pour l'entraîneur Mickaël Hay, l'essentiel est ailleurs : "Le maintien n'est pas mon objectif", lance-t-il. "Je comprends que ce soit l'objectif du club mais le mien, c'est de bien jouer au basket et de rester qui on est".
L'intersaison a été marquée par de nombreux départs. En effet, le meneur Thomas Cornely et l'ailier intérieur Tyren Johnson, deux légendes du club, que ce dernier voulait conserver, ont décidé d'aller voir ailleurs, à Gravelines pour le premier et Nancy pour le second. Dans le cinq majeur, Mbaye Ndiaye (ailier) a rejoint l'Asvel et Amadou Sow (pivot) est parti en Slovénie à Ljubljana.
Seuls Timothé Vergiat (arrière), Brice Dessert (pivot) et Maxime Sconard (arrière), promu en équipe professionnelle, sont restés. Une équipe largement bouleversée qui a donc vu de nombreuses têtes arriver cet été. Parmi eux, beaucoup de jeunes joueurs à forts potentiels comme Milan Barbitch (meneur, 21 ans), l'international américain Robert Woodard II (ailier intérieur, 23 ans) ou encore Armel Traoré (ailier intérieur, 20 ans) ont intégré l'effectif blésois. Ainsi, la moyenne d'âge de l'équipe de Mickaël Hay est passée de 26 ans et cinq mois la saison dernière, à 24 ans et 1 mois cette saison.
C'est un nouveau monde qu'il doit découvrir, il n'avait jamais mis un pied en Europe !
Mickaël Hay, à propos de Robert Woodard II
Le recrutement a donc été bouclé, pour la plupart, assez rapidement, sauf pour un, l'Américain Robert Woodard II, ailier intérieur de 23 ans, "qui s'est fait au dernier moment". Drafté en 40ème position en 2020, le jeune intérieur ne s'est que peu illustré en NBA. Ce sera sa première expérience en France, où il va devoir vite s'adapter. "Même s'il a joué en NBA ou en G-League (aux Etats-Unis), ce n'est pas du tout le même basket que nous. Il a une grosse phase d'adaptation à trouver. La première semaine, il m'a dit qu'il avait été choqué par les entraînements", lance Mickaël Hay.
L'âge n'est plus un critère de sélection
"On a pris le parti de partir avec des jeunes prometteurs, des prospects pour des plus grosses équipes après", lance Mickaël Hay, l'entraîneur de l'ADA Blois. "C'est un parti pris, il y a des inconvénients, des avantages, il faut jongler avec tout ça. On voulait des jeunes potentiels français, qui ne seraient jamais venus chez nous il y a deux ans", ajoute l'entraîneur blésois. Un recrutement qui pourrait cependant interroger pour une équipe jouant le maintien et qui pourrait, sur le papier, pécher par manque d'expérience.
Ça s'est fait très tôt pour Armel (Traoré) et Milan (Barbitch). Après, on a un peu plus pioché sur les postes 4 et 5 pour finaliser les choses parce que c'est cher, on n'a pas la coupe d'Europe donc beaucoup de joueurs ne veulent pas venir.
Mickaël Hay, l'entraîneur de l'ADA Blois, à propos du recrutement.
En réalité l'effectif de l'ADA Blois, certes plus jeune que la saison passée, est aussi plus expérimenté : "Je n'avais qu'un joueur qui avait connu la Betclic Elite l'an dernier alors que cette année j'en ai plus", soutient Mickaël Hay. L'entraîneur décrit son groupe comme "très travailleur parce que certains ont des objectifs individuels élevés". Une exigence que le coach cultive donc aussi de son côté. "En Betclic Elite, on joue très peu, on est le championnat qui joue le moins par rapport à la Pro B et la N1, on aura beaucoup de temps pour travailler individuellement", ajoute l'entraîneur de l'ADA.
On ne fait que des paris, on ose, on est obligé d'oser par rapport à notre situation mais ce n'est pas du tout un frein !
Mickaël Hay, l'entraîneur de l'ADA Blois
Une problématique évidemment prise en compte dans le recrutement, effectué avec le manager général Julien Monclar. "Comme on a beaucoup de temps pour travailler, pourquoi prendre des joueurs de 35 ans à l'aube de leur carrière? L'année dernière, je me suis beaucoup plaint que l'on ne jouait pas assez et que les semaines d'entraînement étaient longues. Quand on a des joueurs expérimentés, ce n'est pas toujours évident de pouvoir s'entraîner. Au moins, avec des jeunes joueurs comme ça, on va pouvoir travailler beaucoup de choses", assure l'entraîneur de l'ADA.
Reprise du championnat le samedi 16 septembre
De retour sur les parquets depuis le 7 août, l'ADA Blois a un bilan mitigé coté résultats sur ses matchs de préparation. Cinq défaites, trois victoires. Pour Mickaël Hay, les résultats ne sont pas l'essentiel. "On progresse dans le contenu. On avait fait une première grosse semaine d'entraînement en volume, en physique, en contenu. Ensuite, en pleine fatigue, j'avais mis les matchs pour voir quelle était leur cohésion dans la difficulté. Les victoires valident tout de même le travail des garçons".
Un championnat, qui, pour l'entraîneur blésois s'annonce plus relevé que la saison dernière. "Tout le monde va avoir peur des trois descentes. Beaucoup d'équipes vont s'exciter très rapidement, dans le changement de joueurs ou d'entraîneurs comme ce fut le cas lors de la saison du Covid".
Battue en finale du Tournoi de Bourges le 9 septembre, l'ADA Blois débutera le championnat à domicile, au Jeu de Paume, le samedi 16 septembre contre Gravelines-Dunkerque et une tête bien connue des Blésois, un certain Thomas Cornely.