Du départ canon, aux victoires contre les grosses cylindrées du championnat, en passant par les mois de doute, retour sur la première saison de l'ADA Blois dans l'élite du basket français avec le capitaine Thomas Cornely et Timothé Vergiat.
Pour sa première saison dans l'élite du basket français, l'ADA Blois s'est brillamment maintenu à deux journées de la fin du championnat. France 3 Centre-Val de loire revient sur une saison historique avec Thomas Cornely, qui a annoncé son départ du club ce mardi 16 mai contre Monaco, et Timothé Vergiat.
Les quatre victoires initiales dont celle contre l'Asvel au Jeu de Paume
Thomas Cornely : C'était un match incroyable. Ça me tenait à cœur de jouer contre un joueur comme Nando (De Colo) champion en titre les années précédentes. On avait déjà gagné à Roanne et on savait que ça allait être une belle affiche.
Timothé Vergiat : 0n partait un peu dans l'inconnu. On était surmotivés, surexcités. Un peu comme des gamins qui découvrent un championnat avec de l'insousiance et le sentiment de n'avoir rien à perdre. On va chercher une victoire à Roanne dans une salle compliquée. On bat l'Asvel ensuite. On était en pleine euphorie.
Dans les vestiaires, c'était comme si on avait gagné un trophée, on ne se rendait pas compte encore de la difficulté qu'allait être le championnat. C'était un bon moment !
Timothé Vergiat, arrière de l'ADA Blois
La série noire entre octobre 2022 et mars 2023 (3 victoires en 19 matchs)
Thomas Cornely : Ça a été une période compliquée. On s'est tous remis un petit peu en question à ce moment-là. On était dans une période pas simple mais au cours de laquelle le public a toujours été avec nous. Ce n'était vraiment pas simple au quotidien, on avait un seul match par semaine, donc ça rendait les semaines très longues.
Timothé Vergiat : Dès le début de saison on savait qu'on allait vivre des moments difficiles mais on aurait pu éviter d'en vivre des aussi compliqués. Les équipes ont commencé à nous respecter, à nous prendre au sérieux. On a pris quelques claques sur les premières défaites. Après, c'est un engrenage.
On a perdu quelques matchs serrés à domicile que l'on aurait pu prendre. On n'a pas gagné de matchs pendant longtemps à domicile alors que pour un promu c'est hyper important. Comme l'a dit Thomas, le club et le public sont restés très stables, ça nous a aidé.
On a fait quelques modifications dans notre jeu, on s'est tous remis en question et on a essayé de changer des choses pour que la dynamique s'inverse. Ça sert d'expérience pour tout le monde. Quand on finit bien, c'est enrichissant.
T.C : Ca nous aura servi, peu importe la fin. Comme dit "Tim", on a commencé le début de saison en se disant la Pro A, ça va ! On bat l'Asvel, on va à Roanne, on les bat, on va à Paris, on les bat, on va y arriver.
Au final tu te rends vite compte, quand t'en prends 30 contre Dijon, quand tu commences à te déplacer et que c'est chaud, tu te dis que ça ne va pas être simple ! On s'y attendait quand même, au fond de nous. On l'avait connu en Pro B donc on allait peut-être le connaitre en Pro A (Betclic Elite). C'était une très longue période.
La victoire de prestige contre les Mets de Victor Wembanyama
T.C : Le scénario était fou. Il y avait énormément de monde avec la venue de Victor (Wembanyama). C'était un match attendu. Je pense qu'on s'attendait plus à prendre certains matchs que celui-là, mais, cette année on a réussi à faire des coups.
Un match incroyable avec un tir de Tyren (Johnson) d'anthologie. Tout le monde s'en rappellera.
T.V : C'était surtout un match pour les fans de Blois, ils avaient l'occasion voir Victor (Wembenyama) avant qu'il parte (en NBA). Une heure avant le match, on sentait que c'était spécial. La fin est symbolique, c'est Tyren qui le met, en le faisant tomber (Wembanyama), toute l'image derrière est sympa. À Blois, ils se rappelleront de ce tir. C'est une victoire qui nous a fait beaucoup de bien devant tout ce public et ça recrée une sorte de dynamique. Ça a été une grosse bouffée d'oxygène pour tout le monde.
Les deux tournants de la saison : la claque à Bourg-en-Bresse et la victoire à Pau
T.V : Après Bourg-en-Bresse (défaite 101-57 le 11 mars 2023), on s'est beaucoup parlé, on a essayé de clarifier les choses. De toute manière, je pense qu'il fallait que ça change. Bourg a été le tournant négatif de la saison. Ensuite, contre Roanne, l'état d'esprit était incroyable. C'est l'un des meilleurs matchs que l'on fait cette année.
Ensuite à Pau (le 25 mars 2023), on savait que c'était un concurrent direct au maintien, qu'on avait gagné le match aller, donc si on gagnait là-bas on avait le goal average en plus. La façon dont on le gagne est incroyable, avec les deux tirs de Thomas.
Ça a été une bascule au niveau du classement, de la dynamique et dans le club. On a senti une différence à partir de ce moment-là. Je laisse maintenant parler la star sur son moment de gloire.
T.C : si on perdait ce match, ca nous aurait mis un gros coup au moral. La pièce est tombée de notre côté, ça a fait du bien de le gagner. On a senti un soulagement dans tout le club.
Les dernières victoires contre Le Mans, Limoges et Paris
T.V : C'est vraiment Limoges, notre meilleur match de l'année. On ne ratait pas un tir. En plus, beaucoup de supporters étaient venus à Limoges. Parmi les supporters et les joueurs, beaucoup n'étaient jamais allés à Beaublanc. Tout le monde était dans une bonne phase et on avait retrouvé ce collectif.
"On savait qu'il fallait mieux se maintenir avant les deux derniers matchs (contre l'Asvel et Monaco).
Timothé Vergiat, arrière de l'ADA Blois
T.C : Avant ce match, on sentait que la mayonnaise prenait, qu'il y avait un nouvel engouement dans l'équipe. Toutes les équipes du bas commençaient à gagner, il fallait qu'on arrive à faire des coups. Et à Limoges, on fait un coup très bien réussi, notre meilleur match. On a été bons du début à la fin dans une salle mythique. Les supporters avaient mis le feu. En tant que joueur, comme pour le public, c'était fou."
6 victoires sur les 10 derniers matchs
T.C : On a pris les points au début et à la fin, on n'a pas été bons au milieu (rires). On a su relever les manches sur la fin de ce championnat. Ça a fait toute la différence même dans la tête de beaucoup d'adversaires. Peut-être qu'ils se disaient, "Blois , ça ne veut pas durer, ça va être dur pour eux avec leur calendrier". On a su créer une certaine surprise. On le doit qu'à nous-même, au club, aux supporters. On a su se mobiliser au bon moment.