A Blois, ce week-end du 28 au 30 août, le PS a voulu célébrer le "rendez-vous de la gauche d'après". Au-delà des grandes déclarations des chefs de file de gauche, socialistes et écologistes en tête, comment la base militante voit-elle les chances du parti pour les prochaines échéances ?
A l'heure des grandes déclarations sur l'avenir de la "gauche d'après", le PS a voulu montrer son désir de renaissance lors de son université d'été organisée à Blois. Une renaissance que les cadres du parti veulent se prouver à eux-mêmes et à leurs adversaires, mais surtout à une base militante qui a répondu "présent" lors des récentes élections municipales.
2020, année du "rebond" militant
"La vie politique c'est des hauts et des bas. C'est vrai qu'il y a eu des moments plutôt bas", admet Thierry Blin, militant depuis vingt ans et récemment élu au conseil municipal d'Ingré, dans l'agglomération d'Orléans. "Mais les municipales sont la preuve qu'un certain nombre de nouveaux camarades ont repris le combat du terrain."Parmi ces militants et sympathisants, certains ont retrouvé dans les récentes crises une raison de s'engager en politique. D'autres ont été motivés par des combats locaux, à l'image de Silverio Pascuale, venu de Meurthe-et-Moselle. Adhérent au parti depuis peu, "quatre ou cinq ans seulement", c'est sa participation à l'élection de son député qui l'a convaincu de rejoindre officiellement les rangs socialistes. "J'étais déjà syndicaliste, président d'association, maintenant j'ai eu envie de m'investir dans le parti socialiste, sans ambition politique."
Les prochaines élections, "il faut y croire !"
Pour cette base militante, le départ de nombreux cadres du parti vers LREM depuis 2017 a sonné comme une trahison. "Je pense que c'est à l'image de la société", regrette Thierry Blin. "Tout le monde privilégie le court terme plutôt que l'intérêt général. Un certain nombre d'élus socialistes ont voulu rester au pouvoir", juge-t-il, "sans penser au long terme, à la fidélité et à l'importance d'un parti national qui donne de grandes directives".Avec le "rebond" annoncé de la gauche, croient-ils en la possibilité d'un président de la République PS pour 2022 ? La réponse est un "oui" prudent. "Faut y croire !", lance Silverio Pascuale. "On a des gens dans nos circonscriptions et des élus dans nos territoires qui sont très compétents !" "Si on veut être efficaces, il faut qu'on rentre au gouvernement", conclut Thierry Blin. Son épouse, Marie-Claude Blin, qui a été élue locale pendant vingt-cinq ans, est plus prudente : "Un président de gauche, certainement. Mais on n'aura un président socialiste que si le PS parvient à rassembler toute la gauche. On espère !"