L’échec scolaire est-il une fatalité ? Enquête en Centre-Val de Loire

Chaque année, 100 000 jeunes, soit un élève sur six, quittent l'école sans aucune qualification. L'échec scolaire est avant tout un échec relationnel entre l'élève, les parents et les enseignants. Mais aujourd'hui, on s'accorde à dire qu'il n'est pas une fatalité.
 

C’est un peu Versailles, au cœur du Perche. Le Château des Vaux, près de Nogent-le-Rotrou, est le plus important établissement scolaire de la Fondation d’Auteuil, qui accueille depuis plus d'un siècle les jeunes en difficulté.

Alma a 20 ans et elle est arrivée de la banlieue parisienne en février de l’année dernière avec de sérieux handicaps. Après le décès de sa mère adoptive, les choses se sont compliquées pour l’adolescente. Rien n’allait plus et Alma a fui le collège. Retrouvée par les services sociaux, la jeune fille est arrivée en février dernier au château des Vaux pour intégrer l’un des dispositifs anti décrocheurs financés par la Région à travers le Fonds Social Européen.

Aujourd’hui, grâce à l’aide apportée par les éducateurs et les professeurs, Alma a pu intégrer un Bac Pro en techniques de vente en jardinerie. Ses résultats ont fait un bond spectaculaire et elle envisage de devenir chef d’entreprise dans le domaine de la vente de produits de jardinage.


Une autre pédagogie

Un peu plus au sud, l’École de la deuxième chance de Blois accueille des jeunes qui sont sortis du système scolaire depuis plus d’un an.
Laura en fait partie. A 25 ans, elle revient de loin. Phobique scolaire jusqu’à ses 13 ans et placée en famille d’accueil, Laura a eu un enfant à 18 ans et tente de rattraper son retard.
L’École de la deuxième chance, on prend les jeunes au niveau où ils sont.
Ils ont bien sûr des cours de français et de maths, mais les exercices sont intégrés dans des situations de la vie courante.
 

Et puis, il y a les cours de coaching où chacun peut exprimer ses doutes et ses blocages, mais aussi ses attentes et ses espoirs.
Les stagiaires alternent les périodes de formation et les périodes de stages en entreprise.
Près de 60% d’entre eux accèdent  à un emploi ou une formation qualifiante et en 2018, 80% ont pu bénéficier d’un parcours complet à l’E2C, d’une durée moyenne de 6 mois.
 

Se servir de l’intelligence émotionnelle

Reprendre confiance, c’est ce qu’espèrent aussi ces 150 jeunes réunis dans un amphithéâtre de Châteauroux dans l'Indre et captivés par le discours d’une grande femme blonde sur l’estrade.
Murielle Hermine est multi médaillée en natation artistique dans les années 80. Comme tous les grands champions, elle a connu des succès et quelques échecs qui l’ont beaucoup marquée. Forte de ces expériences, elle a créée l’Académie des Passions, un organisme financé par les collectivités publiques pour venir en aide aux jeunes en galère, principalement ceux issus des quartiers difficiles et qui ne trouvent pas d’emploi du fait de leur manque de qualification.

Léa a 20 ans. Ancienne élève de sport étude en judo, elle était l’un des espoirs français avant qu’une blessure ne l’éloigne des tatamis. Elle fait partie des 12 jeunes sélectionnés par Murielle Hermine pour participer au team-building de l’Académie des Passions à Châteauroux : trois jours en immersion où les jeunes alternent des activités sportives comme la plongée sous-marine, l’apnée en piscine et l’accrobranche avec des cours de coaching collectifs et individuels.
 Suite à sa blessure, la jeune fille s’est retrouvée seule, en recherche d’emploi et fort démunie. Pour  elle, ce coaching individuel est une véritable révélation avec des intervenants bienveillants et à l’écoute. Des adultes qui ont su lui redonner confiance pour qu’elle ose, enfin, faire ses propres choix et tracer son chemin.


L’échec scolaire est-il une fatalité ? Une enquête de Corinne Bian-Rosa, Grégoire Grichois, Laurence Vaury et Anne-Astrid Grandveau à retrouver dans le magazine de la rédaction de France 3 Centre-Val de Loire « Enquêtes de région » le mercredi 9 octobre aux environs de 23H00 et en replay ▼
 
 
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