"L'école n'est plus un sanctuaire" : l'expulsion en plein cours d'un élève de nationalité indienne fait réagir

Ce mardi 21 novembre, les gendarmes de Controis-en-Sologne (Loir-et-Cher) sont venus récupérer un jeune élève de nationalité indienne dans un collège de Blois. Selon un syndicat, il aurait été expulsé avec sa famille dès l'après-midi.

"L'indignité n'a pas de limite !" Dans un communiqué de presse, des associations et syndicats s'insurgent contre l'expulsion d'un collégien de nationalité indienne. Selon la Nouvelle République, les gendarmes du Controis-en-Sologne (Loir-et-Cher) accompagnés du père de l'adolescent se sont présentés au collège Blois-Vienne. Alors qu'il était en cours, l'adolescent a dû quitter l'établissement.

Selon le quotidien régional, les gendarmes n'avaient pas indiqué le motif de leur intervention au principal adjoint de l'établissement. Les forces de l'ordre agissaient dans le cadre de l'application d'une mesure d'obligation de quitter le territoire français (OQTF). 

C'est extrêmement choquant qu'un gamin en classe, à l'école de la République puisse être interpellé et sorti pour être expulsé.

Benjamin Vetele, adjoint à l'éducation à la mairie de Blois.

Cette intervention a rapidement fait réagir plusieurs associations et syndicats dont la CGT. "On a été sidérés puis révoltés de voir que l'école n'est plus un sanctuaire", réagit Camille Dumas, cosecrétaire départemental de la CGT éducation et salariée du collège Blois-Vienne. 

Tous les enfants doivent pouvoir être à l'école en sécurité et préservés de ce genre de choses. Quelle que soit la situation de la famille, c'est un très mauvais signal qui est envoyé.

Camille Dumas, cosecrétaire départemental de la CGT éducation

Selon la syndicaliste, "la famille a été expulsée le jour même alors que la semaine précédente. Ils n'avaient pas connaissance d'OQTF (mesure d'obligation de quitter le territoire français). Ils ont été convoqués le mardi matin et expulsés le mardi après-midi depuis l'aéroport de Roissy". 

La préfecture du Loir-et-Cher assure que "la famille concernée, récemment entrée sur le territoire français (mai 2023) avec un visa touristique, a sollicité ensuite une carte de séjour. Ne satisfaisant pas aux critères d'obtention d'un titre de séjour, elle a, par conséquent, fait l'objet d'un arrêté les obligeant de quitter le territoire français (OQTF), avec un délai de départ volontaire de 30 jours".

Selon la préfecture, le délai de départ n'aurait pas été respecté. "La famille a ainsi été convoquée à la brigade de gendarmerie de Contres en vue de mettre en application cette obligation de quitter le territoire. Elle a répondu à cette convocation [...] La famille, qui n'a à aucun moment manifesté de contestation a été emmenée à l’aéroport. Tout s'est déroulé sans heurt."

Le projet de loi "immigration" dans toutes les têtes

À partir du lundi 27 novembre, le projet de loi "immigration" porté par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sera examiné en commission des lois à l'Assemblée nationale.

Pour Benjamin Vétélé, adjoint à l'éducation à la mairie de Blois,"des gens se sentent autorisés à mettre en œuvre des mesures d'OQTF sans discernement. On paie directement le contexte de la loi Darmanin, la course à l'extrême droite semble se poursuivre et des gens en font les frais sous nos yeux". Pour la cosecrétaire de la CGT, ce projet de loi "fait craindre une explosion de ce genre de cas et inquiète profondément".

Le collectif d'associations, à l'origine du communiqué, espère désormais échanger avec le préfet et prévoit des actions "dans la rue", à Blois, avant la fin de l'année. 

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