Ils sont médecins, podologues, sages-femmes, pharmaciens, dentistes ou encore masseurs, orthophonistes, infirmiers, tous libéraux et issus du Loir-et-Cher. Ensemble, ils implorent les pouvoirs publics de les approvisionner en matériel de protection avant le 12 mai, date du début de déconfinement.
C’est un coup de gueule collectif des professionnels de santé libéraux du Loir-et-Cher. Masques, surblouses, visières, gants ou solution hydroalcoolique : ils disent manquer de tous ces équipements de base qui leur permettraient pourtant de se protéger et de travailler dans des conditions sereines.
Les professionnels de santé libéraux, partenaires permanents de la médecine hospitalière, ont su ces dernières semaines être aux côtés de l’hôpital et proposer leurs services aux structures de soin. Certains ont participé (…) à la fluidification du parcours de soin des urgences en mettant en place un centre d’accueil des patients suspects. Ils n’ont pas hésité à chaque fois que cela était nécessaire, à fermer leur cabinet pour protéger la population, ou à changer leur façon de travailler pour répondre aux actes urgents et indispensables, tout en maintenant leurs missions respectives prenant des risques majeurs de contamination malgré une réorganisation optimale.
Aujourd’hui, tous les ordres départementaux de ces professions de santé ont décidé, par une lettre ouverte, d’alerter les pouvoirs publics, les acteurs économiques et les décideurs locaux sur "l’absolue nécessité d’avoir une stratégie claire et coordonnées sur l’approvisionnement en matériel", avant le 12 mai, date du début probable du déconfinement.
Coordonner les approvisionnements
Une évaluation des besoins minimums pour les deux mois à venir a été réalisée par leurs soins (voir encadré). Ces équipements leur paraissent indispensables pour assurer les soins essentiels, le suivi des malades chroniques mais aussi pour mettre en œuvre toutes les actions de prévention qui contribueront au maintien et à l’amélioration de l’état de santé des habitants du Loir-et-Cher.
Ce qu’ils réclament, c’est la mise en place "d’une coordination au niveau de l’ensemble des collectivités du département." Ces professionnels de santé assurent "être collectivement prêts à évaluer les priorités et à coordonner ces approvisionnements." Ces équipements "sont indispensables pour protéger le professionnel, mais également le patient ; sans ceci, nous serions obligés de nous refuser à soigner les patients" concluent-ils.
Des besoins en équipements très concrets
Les professionnels de santé du Loir-et-Cher ont dressé une évaliation très précise de leurs besoins pour les deux mois à venir :- 90 000 masques FFP2
- 120 000 masques chirurgicaux
- 1 600 visières
- 80 000 charlottes de protection
- 2 000 000 gants
- 2 000 000 surchaussures
- 2 000 000 surblouses
- 300 000 litres de solution hydroalcoolique
- 12 000 litres de nettoyant de surface
- 1 000 m2 de plexiglass