La surveillance contre la grippe aviaire se renforce en Centre-Val de Loire, notamment dans le Loir-et-Cher. Le virus, qui risque d'être transmissible à l'espèce humaine, est en pleine recrudescence dans l'ouest et le sud-ouest de la France.
Un mois après la détection d'un foyer de grippe aviaire en Indre-et-Loire, la surveillance se renforce pour éviter la contagion. Au cours du week-end du 23 au 24 avril, la préfecture du Loir-et-Cher a annoncé que 93 contrôles de gendarmerie avaient été menés pour imposer le respect de la réglementation et éviter la propagation du virus.
Rappels au règlement
"Aucune verbalisation n'a été dressée" lors de ces contrôles, qui se veulent pédagogiques, précise la préfecture. "Les particuliers détenteurs de poules se sont placés immédiatement en conformité avec la réglementation, via notamment la mise sous filet de leurs volatiles." Les professionnels, eux, étaient déjà avisés des règles et avaient déjà pris les mesures de confinement qui s'imposaient.
Étant donné le risque élevé de contagion, notamment depuis la faune sauvage, il est en effet obligatoire de confiner les volailles des élevages professionnels, mais les particuliers ont également des règles à observer. En basse-cours, les volailles doivent en effet être impérativement mises à l'abri ou sous filets, et tout rassemblement entre volailles et d'autres oiseaux captifs est interdit.
Il arrive en effet que la contagion se produise, via des oiseaux sauvages, d'une basse-cour chez un particulier à un élevage professionnel, au grand dam des agriculteurs qui risquent de devoir détruire tout leur cheptel.
Zones de protection et zones de surveillance
Dans le Loir-et-Cher, une "zone de protection" a été établie entre Tour-en-Sologne et Cour-Cheverny, en lien avec un possible foyer de la maladie, nommée dans le vocable ministériel "Influenza aviaire hautement pathogène" (IAHP). Concrètement, il s'agit d'une aire géographique où des mesures strictes sont à l'œuvre, comprenant recensements, contrôles vétérinaires, interdiction du transport de volailles et pouvant aller jusqu'à l'abattage d'élevage entier.
Dans un rayon de dix kilomètre autour d'une "zone de protection", une "zone de surveillance" est établie à son tour, là encore avec des mesures sanitaires strictes concernant les élevages de volailles mais aussi les particuliers. Une telle zone de surveillance existe également entre l'Indre-et-Loir et l'Indre, où des cas de grippe aviaire avaient été décelés.
Un nouvel épisode qui inquiète les éleveurs
Cette nouvelle vague d'IAHP a débuté dans le Gers avec la détection d'un cas dans un élevage le 16 décembre 2021. Depuis, deux vastes zones d'infection ont donné lieu à des abattages et à des restrictions : les Pays de la Loire et une partie du sud de la Bretagne d'une part, et d'autre part huit départements du sud-ouest, des Pyrénées Atlantiques à la Haute-Vienne.
"A la date du 28 avril 2022, la France compte 1354 foyers d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage, 46 cas en faune sauvage et 30 cas en basse-cours", estime le ministère de l'Agriculture, qui relève deux cas en élevage en Indre-et-Loire, et un foyer en basse-cour dans l'Indre.
Cousin de la grippe espagnole, le virus H5N1 est transmissible à l'homme via des oiseaux vivants, et a infecté quelques centaines de personnes dans le monde entre 2003 et 2011 selon l'OMS. Le 28 avril, un premier cas humain d'un autre virus de la même famille, H3N8, a été détecté en Chine. Le virus ne peut, en revanche, pas être transmis par la consommation de viande, d'œufs ou de foie gras.