L'ancienne sénatrice du Loir-et-Cher Jacqueline Gourault a été nommée ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, le 16 octobre.
C'est une mission compliquée dont hérite Jacqueline Gourault, figure de la vie politique du Loir-et-Cher depuis trente ans. L'ex-sénatrice du département a été la principale gagnante du remaniement ministériel annoncé par Emmanuel Macron le 16 octobre en héritant d'un nouveau ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Une façon pour le chef de l'Etat de faire un pas vers les élus locaux, qui répétaient leur colère de ne pas être entendu par Paris depuis de longs mois, notamment sur les dossiers économiques qui inquiètent les collectivités territoriales. La nomination de l'élue centriste a été saluée par le chef de file du Modem, François Bayrou.
Il y a la conscience de cette fracture entre villes et quartiers oubliés. La création de ce grand ministère de l'aménagement du territoire avec @j_gourault est une bonne chose pour renouer le lien. #franceinfo
— François Bayrou (@bayrou) 17 octobre 2018
"Un besoin de lieu unique de représentation"
Depuis de semaines, les associations d'élus locaux répétaient leur inquiétude, notamment concernant la suppression de la taxe d'habitation prévue pour à l'horizon 2022. Jacqueline Gourault leur a répondu en déclarant vouloir "travailler avec des associations d'élus pour une réforme de la fiscalité des collectivités territoriales", en précisant que l'Etat compenserait le manque à gagner des collectivités d'ici 2022."Les élus locaux ne savaient pas à quel ministère s'adresser", a déclaré Jacqueline Gourault sur France Inter le 17 octobre lors de sa première interview accordée dans sa nouvelle fonction. "Les politiques publiques que gèrent les collectivités depuis la loi sur la décentralisation font qu'il y a un besoin d'un lieu unique de représentation et de discussion", a ajouté la nouvelle ministre.
"Un amalgame douteux"
La ministre de la Cohésion des territoires a reconnu "qu'il y a de réels problèmes qu'il faut traiter", comme la situation économique difficile des départements. "Il y a des niveaux de collectivité territoriale comme les départements qui ont de vrais sujets financiers qu'il faut traiter avec le gouvernement. Ce sont des collectivités territoriales qui ont en charge les politiques sociales, que sont les allocations individuelles de solidarité ou le phénomène des mineurs non accompagnés".
Enfin, Jacqueline Gourault a dit son indignation devant la campagne #BalanceTonMaire, initiée sur les réseaux sociaux par des militants de La République en marche (LRM) qui invitent à désigner les élus ayant augmenté leur taxe d’habitation. "Le hashtag est scandaleux. C'est un amalgame douteux", a t-elle indiqué.