L'entreprise Colonna Facility, deuxième employeur de Romorantin, se retrouve dans une situation délicate après la résiliation d'un contrat majeur. Cette décision met en péril l'équilibre de l'entreprise et inquiète à la fois la direction et les employés, qui craignent de perdre leur emploi.
Bien que la situation ne soit pas comparable à la fermeture de l'usine Matra, l'annonce d'une mauvaise nouvelle sur le bassin de Romorantin ravive ces souvenirs économiques douloureux.
Colonna Facility possède cinq sites dans le centre-ville de Romorantin depuis plus de quinze ans et emploie 300 personnes, celle-ci redoute de devoir se séparer de 150 employés sans pour autant mettre la clé sous la porte.
Le groupe est confronté à la résiliation d'un contrat de délégation de gestion des frais de santé et prévoyance pour le secteur de la café-hôtellerie-restauration.
Contacté par téléphone Mathieu Naquin, le directeur de centre évoque un manque de transparence de la part de leur fournisseur Klésia Humanis Malakof :
Nos fournisseurs nous ont résiliés nos contrats en tant que gestionnaire, alors que nos clients sont très content de nous, de leur côté nos fournisseurs ont lancé un appel d’offre en nous excluant du marché que nous avions depuis 20 ans.
Mathieu Naquin, directeur de centre de Colonna Facility
Ce contrat, qui représentait plusieurs millions d'euros et un grand nombre de clients, met en danger environ 150 postes chez Colonna à Romorantin, soit la moitié de ses effectifs.
La direction et les salariés dans l'incompréhension
Le directeur du site de Romorantin, Mathieu Naquin, et le porte-parole des salariés, Sébastien Bordier, expriment leur incompréhension face à cette résiliation brutale. Ils soulignent que "Colonna Facility est une entreprise locale, labellisée France Garantie et offre un service de qualité reconnu".
Ils ne comprennent pas pourquoi le contrat a été résilié sans explication ni consultation des clients, après avoir reçu des éloges par le passé. Les responsables de l'entreprise insistent sur leur ouverture au dialogue et leur désir de transparence. Ce 3 juillet doit se tenir la CPPNI (Commission paritaire permanente de négociation et d'interprétation), qui validera ou non l’accord de branche. Cette décision permettrait à son tour la reprise d’un nouvel appel d’offre.
Le remplaçant de Colonna Facility, le groupe Diot-Siaci, a été retenu comme nouveau délégataire. La marge de manœuvre de Colonna est donc limitée, et l'avenir de l'entreprise repose en grande partie sur l'espoir d'un nouvel appel d'offre. Jusqu'au 31 décembre 2023, date butoir à laquelle des emplois pourraient être supprimés, le sort de Colonna Romorantin restera en suspens.