La précarité touche de plus en plus les étudiants. Des constats alarmants ressortent d'une enquête d'une association orléanaise.
L'inflation frappe de plus en plus les étudiants. À Orléans, l'association ÔCampus a réalisé une enquête à laquelle 1116 étudiants ont répondu. Des constats alarmants en ressortent.
Ainsi, 45% des étudiants interrogés ne se nourrissent pas à leur faim. Un chiffre en forte augmentation par rapport à 2020-2021 (27,3%) et 2021-2022 (27,5%). L'inflation alimentaire, en augmentation de 14,8% entre février 2022 et février 2023 selon l'Insee, frappe les plus précaires dont font partie les étudiants.
La précarité les frappe de plein fouet
Malgré des initiatives locales proposant des aides alimentaires, 92% des sondés déclarent ne pas avoir fait de démarches pour en bénéficier. Plus d'un quart d'entre eux ont de légères difficultés à s'alimenter (26,7%) et 4,9% sont en précarité alimentaire extrême. Pour rappel, la proposition de loi proposant l'instauration d'un repas à un euro pour tous les étudiants avait été refusée par l'Assemblée en première lecture à une voix près en février 2023.
Les étudiants orléanais sont loin d'être épanouis dans leurs études. 45,7% des interrogés se sont mal ou très mal sentis durant leurs études. Un chiffre en baisse par rapport à 2021-2022 (52%) lié à un retour à la normale après la crise sanitaire.
Un épanouissement relatif dans leurs études qui vient à pâtir sur leur santé mentale où quasiment un étudiant sondé sur deux assure se sentir mal moralement (49,1%). Un chiffre moins élevé que les années précédentes (55% en 2021-2022 et 83,5% en 2020-2021) durant les années covid.
Autres chiffres alarmants, 13,5% déclarent se sentir très bien moralement contre 12,9% se sentant très mal. Il y a donc quasiment autant d'étudiants heureux que d'étudiants très malheureux. Preuves que la crise sanitaire notamment a laissé des traces. De plus, 43,2% des sondés d'Orléans indiquent que les modalités d'examens était peu ou pas claires du tout, contre 82,9% l'an passé.
Constat identique à Tours
A Tours, le constat est identique, les étudiants sont de plus en plus nombreux à souffrir de l'inflation. L'Association Générale des Assos Tourangelles Etudiantes (Agate) alarme sur plusieurs points. Tout d'abord, "la pandémie de Covid a creusé des écarts et les problèmes de santé mentale se sont aggravés", assure Violette Salerno, présidente de l'Agate.
Pour y remédier, l'association a mis en place une épicerie sociale et solidaire, seulement cette initiative concerne 60 bénéficiaires maximum. Récemment, "la liste d'attente se remplit", selon la présidente. Du côté de la santé mentale des étudiants, "il n'y a pas de dispositif réel mais on est capable de rediriger ces étudiants vers des acteurs plus compétents que nous", affirme Violette Salerno.