La proposition phare de la niche parlementaire des socialistes ne verra pas le jour : exit les repas à 1 euro pour tous les étudiants, seuls les boursiers et précaires y auront droit. Qu'ont voté vos députés ?
Il n'aura manqué qu'une voix pour que tous les étudiants bénéficient de repas à 1 euro. Ce jeudi 9 février, l'Assemblée nationale a rejeté la proposition de loi de la socialiste Fatiha Keloua Hachi sur le fil du rasoir.
Proposée dans le cadre de la niche parlementaire socialiste (chaque groupe bénéficie d'une journée où il choisit l'ordre du jour), cette proposition de loi avait réussi à rassembler sur les bancs de l'Hémicycle. Outre les députés de gauche, l'idée de rétablir les repas à 1 euro pour les étudiants avait reçu le soutien du Rassemblement national. Qu'ont voté vos députés du Centre-Val de Loire ?
Sueurs froides
Cette entente temporaire a donné des sueurs froides à la majorité qui s'était prononcée contre cette proposition de loi. Au cours des discussions, plusieurs amendements, dont le n°11 qui prévoyait d'élargir ce tarif de 1 euro à deux repas par jour, ont même été adoptés.
Pour autant, le vote final de la proposition de loi entière n'aura pas été dans le même sens, avec 183 votes "pour" et 184 votes "contre". L'opposition accuse la majorité d'avoir rallongé les débats le temps de faire venir des députés en renfort.
C'est le cas de deux des députés du Centre-Val de Loire : Mathilde Desjonquères, du Loir-et-Cher, et Richard Ramos, du Loiret. Les deux centristes absents au début de la séance sont arrivés à temps pour s'opposer au vote final.
A l'inverse, le député écologiste d'Indre-et-Loire, Charles Fournier, a bien voté "pour" lors du premier scrutin public de la séance mais était absent pour la suite, et donc lors du vote ultime.
Flashback
En 2020, le gouvernement avait mis en place le repas à un euro pour les étudiants dans les restaurants universitaires pendant la pandémie de Covid-19. Depuis la rentrée 2022, le dispositif n'était plus disponible qu'aux étudiants boursiers et précaires, sur demande.
Alors qu'en octobre 2022 plus de la moitié des étudiants avouaient ne pas se nourrir à leur faim selon une étude de l’association COP1-Solidarités étudiantes, le repas à 1 euro pour tous les étudiants qu'importe le niveau de ressource apparaît, pour l'opposition, comme un moyen efficace de lutter contre la précarité étudiante.