Stéphanie Guillot est infirmière en bloc opératoire à la clinique de Saint-Coeur à Vendôme, sapeur-pompier volontaire à Landes-le-Gaulois et maman. Une triple casquette qu'elle a choisie et qu'elle ne quitterait pour rien au monde même si ses journées sont très longues.
Le sourire franc. La parole facile. L'empathie naturelle. Stéphanie Guillot a 45 ans, une énergie débordante et deux activités qui la comblent. " Quand je ne suis pas d'astreinte à la clinique, je suis d'astreinte à la caserne ou je me positionne en renfort. "J'aime le travail en équipe et m'occuper des gens. Alors forcément être infirmière et pompier me convient parfaitement
Quand on rencontre Stéphanie, la première question que l'on se pose est :"Comment fait-elle ?"
Parce qu'en plus de ses deux activités, elle est maman de deux adolescentes de 15 et 18 ans. " C'est juste une question d'organisation. J'avais une nounou très compréhensive quand mes filles étaient plus jeunes. "
Infirmière de bloc opératoire : une spécialité très technique
Cette native du Loir-et-Cher est infirmière depuis 20 ans. Il y a 10 ans, elle a passé le diplôme pour une spécialité "bloc opératoire."
" J'aime la technicité de ce métier, la proximité avec le chirurgien et le patient. C'est passionnant. En plus il n'y a aucune routine. La difficulté c'est qu'on sait quand une intervention commence, parfois on ne sait pas quand elle finit. En plus, pour les astreintes, je dois rester à Vendôme. Mais c'est juste une question d'organisation et de discipline. "
Tous les matins, Stéphanie arrive à 7h15 pour se changer et préparer le patient avant l'intervention. Des paroles rassurantes tout en le questionnant sur son identité, ses antécédents et le respect des règles avant l'opération.
Ce matin-là, Stéphanie est "infirmière circulante": " J'accueille et installe le patient, je donne le matériel stérile à l'équipe chirurgicale et je suis disponible pour elle pendant toute l'intervention."
Pour rien au monde, elle ne changerait de métier même si le quotidien d'infirmière n'est pas simple. " Le fait d'être concentré sur ce qu'on fait et d'aimer ce qu'on fait, ça permet de faire oublier tout le reste."
Un compagnon infirmier et sapeur-pompier
Stéphanie partage sa passion pour les autres avec son compagnon Stéphane Temoteo. Il est brancardier et régulateur de flux à la clinique de Vendôme ainsi que sapeur-pompier volontaire à Vendôme et Landes-Le Gaulois. " C'est bon pour notre couple. Cela crée encore plus de complicité. C'est un bon équilibre pour nous," confie Stéphane assez fier de son couple.Petite fille et soeur de sapeur-pompier, Stéphanie s'est engagée il y a 20 ans.
Je suis née ici. C'était naturel pour moi de donner un coup de main à la caserne de ma commune. Et puis cela nourrit mon amour du travail en équipe.
Des limites physiques compensées par une approche psychologique des victimes
"Il y a des limites physiques. je ne suis pas à l'aise pour monter en hauteur. Mais pour d'autres missions je vais être plus à l'aise, plus svelte, ou plus agile et donc des fois ce sera plus facile d'avoir un plus petit gabarit. Pour la prise en charge psychologique des gens, le fait que je sois une femme ça rassure.", nous confie Stéphanie.Stéphanie est la seule femme de sa caserne. Laurent Meusnier, le lieutenant du centre de secours de Landes-le-Gaulois aimerait qu'il y ait davantage de femmes.
" Nous adorons partir en intervention avec Stéphanie. Elle est calme, efficace et en plus quand on doit secourir une victime féminine, sa présence facilite les choses".
18% de femmes chez les sapeurs-pompiers volontaires, 5 % chez les pros
Les femmes sont encore rares chez les sapeurs-pompiers. Dans le Loir-et-Cher, 5,74% des pompiers profesionnels sont des femmes (soit 12 sur 209).Chez les pompiers volontaires, elles sont un peu plus nombreuses : 305 femmes SPV soit 18,41 % des effectifs.
Le SDIS 41 souhaiterait qu'il y en ait plus. Dans chaque caserne rénovée, un vestiaire pour femmes est créé et des tenues spécifiques arrivent progressivement dans les casernes.
En France, il y a 40.931 femmes sapeurs-pompiers, soit 1 sapeur-pompier sur 6.
Les femmes représentent 17 % des sapeurs-pompiers civils.
Reportage de Marine Rondonnier, Sanaa Hasnaoui et Marianne Le Roux :