VIDÉO. Enfants des rues à Calcutta, ils viennent en France jouer au rugby et visiter Chambord

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Deux jeunes joueuses de l'équipe de rugby indienne à Chambord, lundi 4 septembre.
Les équipes de la coupe du monde de rugby scolaire en visite à Chambord. ©Garo Kevorkian/Léa Prunier/France Télévisions

Pontlevoy, en Loir-et-Cher, accueille jusqu'au 14 septembre la Coupe du monde de rugby des scolaires, première du nom. Des équipes venues du monde entier se rencontrent sur les terrains. Ce lundi 4 septembre, les participants au tournoi ont profité d'une visite au château de Chambord.

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Pendant que la quasi-totalité des élèves français reprenaient le chemin des écoliers, d'autres jeunes ont pu profiter d'une sortie champêtre et culturelle. Ce lundi 4 septembre, jour de rentrée scolaire, des centaines de rugbymen et rugbywomen ont foulé les escaliers et profité des pelouses du domaine de Chambord, en Loir-et-Cher.

Une pause bienvenue au milieu de leur programme très chargé : tous et toutes participent à la Coupe du monde de rugby scolaire, organisée à Pontlevoy, à trois quarts d'heure de voiture (ou, en l'occurrence, de bus) de Chambord. Venus de France, d'Australie, ou encore du Japon, des jeunes de moins de 13 à 14 ans s'affrontent par nation jusqu'au 14 septembre, date des finales.

De Calcutta à Chambord

Parmi les équipes participantes, l'Inde. Certains de ses joueurs et joueuses sont accompagnés par l'ONG Ashalayam, qui vient en aide à des jeunes en situation d'extrême pauvreté. Notamment des enfants qui "vivent dans la rue, souvent dans la gare, ils vivent de petits boulots et fouillent les poubelles", détaille Christophe Plais.

Éducateur au sein de l'association, il voit le rugby comme un moyen de "reconstruire leur confiance dans les autres, jouer en équipe et respecter des règles". Ainsi, tous les enfants accueillis au foyer d'Ashalayam à Calcutta y viennent de leur propre chef, encouragés par des travailleurs sociaux. "C'est un choix qu'ils font, et ils perdent un peu de liberté car il faut se lever tôt, tout nettoyer, aller en cours." Objectif ultime : "Les encourager à faire des études, à avoir un travail, à devenir de vrais citoyens intégrés à la société indienne."

C'est en tout cas la motivation d'Abishek Beck, adolescent de 13 ans, ancien enfant des rues de Calcutta et désormais hébergé par l'ONG. Pour lui, qui veut devenir ingénieur, visiter Chambord est un luxe. "Je suis très impressionné par le château, j'ai regardé tout autour de moi pendant la visite."

En participant à cette Coupe du monde, le jeune garçon se réjouit de se retrouver "avec des équipes du monde entier, pour découvrir des cultures différentes, des langues différentes".

Role models

Joie aussi du côté d'Ashika Oroan, 14 ans, "très heureuse d'être là, de découvrir la France, c'est nouveau". Elle n'est pas une ancienne enfant des rues, mais vit à Saraswatipur, un village reculé du Bengale indien où tout le monde travaille dans les plantations de thé. "La vie y est très difficile, la paye est de 2 euros par jour", raconte-t-elle.

Alors, pour tous ces enfants, venir en France, y jouer au rugby et visiter Chambord, pour ce qui est leur premier voyage à l'étranger, est "très enrichissant", confirme Christophe Plais. Au-delà de ce que le voyage leur apporte individuellement, l'expérience acquise peut faire de ces adolescents "des 'role models' pour les autres enfants, qui pourront se dire que leurs aînés ont réussi à aller jouer en France, et qu'ils ont ensuite réussi leurs études", ajoute le coach.

Dès ce mardi 5 septembre, les matchs ont repris sur les terrains de Pontlevoy. Mais qu'importe le résultat. Pour les joueurs et joueuses d'Inde, la victoire est ailleurs.

Avec Garo Kevorkian.

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