Loiret : un éleveur envoie ses poules pondeuses en "maison de retraite"

Philippe Le Grelle, éleveur de poules pondeuses dans le Loiret, souhaite que ses poules continuent "leur belle vie", même après l'âge fatidique des 18 mois où elles sont alors considérées comme moins productives. Bientôt, ses cocottes finiront leur vie à la "Maison des poules". 

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Depuis son installation en 2001, Philippe Le Grelle n'a "jamais envoyé ses poules à l'abattoir". L'éleveur du Loiret fait figure d'exception : les poules pondeuses finissant généralement toutes à l'abattoir à l'âge de 18 mois. Mais pourquoi tuer des poules alors qu'elles peuvent continuer à pondre des oeufs? A raison d'un oeuf par jour (en moyenne), leur production décroît passé leur an et demi d'existence. Moins rentables, elles n'intéressent plus les éleveurs. 


Jusqu'à présent, Philippe Le Grelle revendait ses poules à des particuliers pour leur basse-cour. Mais avec l'arrivée prochaine de son fils à la tête de l'exploitation, il est passé de 6 000 à 10 000 gallinacés. Dans ces conditions, recaser toutes ses poules allait devenir plus difficile : "Poulehouse est arrivé au bon moment en me disant qu'il me prenait toutes les pensionnaires de mon élevage! Ca tombait vraiment bien!"


Poulehouse veut sauver les poules


Créée en février 2017, la start-up parisienne Poulehouse veut sauver les poules d'une mort certaine à 18 mois. Chaque année, 50 millions de poules sont tuées en France. Et comme le dit Fabien Sauleman, co-fondateur de Poulehouse, "tout le monde sait que l'oeuf ne tue pas la poule"!



La société a donc racheté une ferme dans le Limousin où pourront vieillir les poules de quatre éleveurs, dont celles de Philippe Le Grelle. Une maison de retraite pour poules donc. Du jamais-vu. "Les poules peuvent vivre jusqu'à 10 ans, tout en continuant à pondre des oeufs, même si c'est de moins en moins", précise le co-fondateur de Poulehouse. Avant d'ajouter : "Evidemment, cette retraite paisible a un coût qui est répercuté sur le prix de vente. Chaque oeuf est vendu 1€, soit 2 fois plus cher qu'un oeuf bio.C'est un choix éthique et qui plait aux consommateurs". 
 


Depuis le lancement des oeufs estampillés "Poulehouse", en septembre, 150 000 oeufs ont déjà été vendus. Tout le réseau Biocoop les distribue, ainsi qu'une cinquantaine de magasins Franprix en région parisienne. Et de plus en plus les boutiques du réseau Naturalia, Naturéo... Même la Belgique s'y met depuis le mois de décembre. "De plus en plus de personnes sont sensibles à la cause animale et veulent acheter responsables. La preuve lorsque nous avons ouvert une cagnotte participative en avril pour nous aider à lancer Poulehouse, nous avons récolté plus de 25 000 euros !", s'enthousiasme Fabien Sauleman. 
 

Déjà 9000 poules sauvées


Pour l'instant, 9000 poules ont été sauvées de l'abattoir, même si elles vivent encore chez leurs propriétaires. Les premières cocottes devraient arriver à la "Maison des poules" en mars 2018. Quant aux pensionnaires loirétaines de Philippe Le Grelle, les premières fouleront le sol limousin en décembre 2018 : "Je vends une poule environ 20 centimes à Poulehouse, soit le même prix que pour les envoyer à l'abattoir. Mais la fin est bien plus belle dans le premier cas!", souligne l'éleveur du Loiret. 

La maison de retraite des poules, solution miracle? "Au bout d'un moment, nos 16 hectares ne seront plus suffisants. C'est pourquoi nous voulons surtout instaurer un nouveau mode de production dans l'élevage des poules pondeuses : toujours en bio et en plein air... mais avec une fin de vie directement chez les éleveurs", espère-t-on à Poulehouse. Rêve ou réalité? L'avenir le dira.
 

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