Après une grosse polémique, la Ville d'Orléans a finalement revu sa copie sur la mise en place d'une amende de cinq euros pour lutter contre les absences non signalées à la cantine scolaire. Une version allégée de la mesure a été adoptée, ce 25 septembre, en conseil municipal. Le maire d'Orléans reconnait des "imperfections".
La mairie d'Orléans a décidé de lâcher du lest sous la pression des parents d'élèves sans pour autant abandonner son projet. Ce 25 septembre, le Conseil municipal a voté une nouvelle version de son règlement des cantines scolaires instaurant des amendes en cas d'absence injustifiée d'un élève.
Comme la mairie l'a déjà annoncé, il faudra désormais trois absences injustifiées pour déclencher la sanction et cette dernière ne sera pas cumulative avec les autres services de la Ville comme la garderie. Une manière de "corriger les imperfections" de la précédente réglementation, selon les mots du maire d'Orléans, Serge Grouard.
Trois mois de polémique
Le projet initial avait créé la polémique. En juin 2023, la Ville instaure la mise en place d'une amende de cinq euros pour toute absence injustifiée à la cantine ou à la garderie, provoquant la colère d'une partie des parents d'élèves et de l'opposition municipale. "Les circonstances amenant aux pénalités de 5 euros sont inadmissibles et irréalisables au regard du fonctionnement/de la vie familiale", écrivait par exemple Audrey Montabaux, parent d'élèves à l'origine d'une pétition qui a récolté plus de 1 000 signatures.
Mea culpa sur la méthode
En Conseil municipal, Serge Grouard, le maire d'Orléans a admis s'être trompé dans la méthode : "Ils [les parents d'élèves] disent, "vous ne nous avez pas suffisamment consultés". Moi je leur dis, c'est vrai. [...] On aurait dû prendre un peu plus de temps", a-t-il reconnu.
Pour autant, l'édile a réaffirmé son souhait de "responsabiliser une petite minorité" de parents qui "abusent du système". Selon lui, cette amende est une manière de faire "supporter une partie du coût que ces parents font supporter à toute la collectivité".
"Il y a d'autres solutions"
Pour un certain nombre de parents d'élèves, cet assouplissement de la réglementation est insuffisant. Fabien Barras, parent d'une élève de CM1, souhaite le retrait total de cette mesure : "Si nous voulons lutter contre le gaspillage, il y a d’autres solutions", souffle-t-il. "On nous dit qu'il est difficile à cause des normes d'hygiène de donner les repas à des associations. Moi, j'ai surtout l'impression qu'on n’a pas trop creusé sur ce sujet. C'est plus facile de verbaliser les parents".
Face à cette colère qui se poursuit, Serge Grouard a promis de lancer une "concertation" avec les parents d'élèves pour tirer, d'ici "le mois de janvier", un "bilan sincère" : "On corrige, mais ça ne veut pas dire qu'on en reste là", a-t-il promis.