L'entreprise familiale Corepe, située à Sandillon depuis 45 ans, est le fabricant des boîtes de thé Kusmi Tea.
Jean est assis derrière un bureau où s'entassent les feuilles de papier. Jean a 92 ans et a lancé cette entreprise à la fin des années 1970. Le «Big Boss» comme on l'appelle, ne parlera pas de fierté pour qualifier son entreprise ; il ne regarde pas en arrière, trop occupé à réfléchir aux «investissements» de demain, un mot qu'il n'aura de cesse de répéter.
Spécialisée dans l'emballage industriel depuis ses débuts en 1976, la société a voulu s'ouvrir à d'autres marchés en 2010. Direction les boîtes alimentaires. Le groupe qui possède la marque Kusmi Tea est l'un de leurs cinq plus gros clients mais aussi celui qui les a fait décoller dans ce milieu. « On a rencontré l'un des responsables de Kusmi lors du salon de l'emballage en 2012, à l'époque on sortait nos premières boîtes de thé, raconte Bernard Delvallet, directeur commercial. Ils sont venus nous voir, nous ont demandé si on était capable de fabriquer ce type de boîtes. On était là au bon moment.»
Le groupe qui gère la marque de thé voulait rappatrier la fabrication des boîtes qui se faisait alors en Chine. Les coûts de transport, de stockage, les taxes devenant plus importants chaque année, Corepe était en mesure de rivaliser. «On a fait le choix d'automatiser nos productions afin d'être compétitifs, explique Bernard Delvallet. On leur offre aussi des avantages qu'ils n'avaient pas en Chine : flexibilité et réactivité. Comptez trois mois pour fabriquer et recevoir une boîte de Chine, ici c'est 5 semaines.» La marque est l'un de leurs 5 plus gros clients.
Ce client leur permet aussi de décrocher d'autres contrats. «Leur nom veut dire quelque chose, ça rassure, c'est un argument marketing» explique le directeur commercial. La société produit aujourd'hui des boîtes pour une dizaine de marques de thé. Aujourd'hui les boîtes alimentaires représentent environ 35% de leur chiffre d'affaires.
Une entreprise familiale
Originaire de la région parisienne, Jean Simon a pourtant installée sa société à Sandillon (Loiret), petite bourgade située à 20 minutes d'Orléans. C'est là que vivait la famille de son épouse et la sienne désormais. Une famille qui travaille avec lui : fils, fille et neveu sont à quelques pas de lui, dans d'autres bureaux et font partie de la vingtaine d'employés que compte l'entreprise. «Quand on est la fille du patron, forcément il faut davantage faire ses preuves, explique Dominique Simon. Bon, on se fait un peu taper sur les doigts quand on parle trop boulot pendant les repas de famille, mais mis à part cela, tout se passe bien.» Une entreprise qui devrait rester dans la famille, les petits-enfants ayant eux aussi rejoint le monde de l'emballage.