Près de la moitié des porteurs du virus du VIH ne savent pas qu'ils sont contaminés. Chiffre de l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé, révélé aujourd'hui à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le SIDA. L'OMS appelle donc au développement de l'autodépistage développé à Orléans.
Les autotests de dépistage du VIH permettent à chacun de savoir rapidement s'il est infecté par le sida. Ce test sanguin a été développé à l'hôpital d'Orléans. Vendu sans ordonnance, entre 25 et 30 euros, le test permet de "dépister avec fiabilité une infection au VIH datant de plus de trois mois". Le tout à partir d'une goutte de sang prélevée par l'utilisateur et analysée en 15 à 30 minutes par le dispositif.
Commercialisé depuis 2015 en pharmacie, en France 2000 autotests sont vendus chaque semaine (plus de 100 000 vendus depuis 1 an). Un succès qui n'est pas vraiment une surprise pour les associations de patients, car selon elles, le dépistage avait jusque-là de sacrés handicaps. D'abord les centres ne sont pas toujours ouverts et à toute heure, par ailleurs les camions de dépistages des associations ne peuvent pas être partout, enfin que cela soit en centre ou en laboratoire, le résultat doit être souvent attendu une semaine. C'est long quand on est très inquiets
D'après les fabricants, 72 % des acheteurs sont hétérosexuels, 19 % homosexuels et 9 % bisexuels. 40 % de ces acheteurs disent se faire dépister pour la première fois et parmi eux plus de la moitié avouent qu'ils ne se seraient pas déplacés pour se faire dépister dans un centre. L'autotest touche donc sa cible, les réfractaires au dépistage, c'est quelques 30 000 malades qui s'ignorent et qui constituent ce que l'on appelle l'épidémie silencieuse.
L'hôpital d'Orléans la Source en pointe sur la recherche contre le SIDA
L'autotest a pu être développé grâce aux essais cliniques menés depuis 2003 par les docteurs Thierry Prazuck et Laurent Hoqueloux. Les deux praticiens exercent au service des maladies infectieuses de l'hôpital régional d'Orléans - La Source, l'un des plus performants et des plus avant-gardistes en matière de recherche sur le sida. Ces essais portent en partie sur les nouveaux modes de dépistages : les autotests. Il en existe deux sortes : les Trod (tests rapides d'orientation diagnostique) pour lesquels une goutte de sang suffit, et les tests salivaires. Si les résultats des tests salivaires sont peu convaincants, le trod lui, s'avère assez fiable pour être proposé par les associations de lutte contre le sida et pour être commercialisé.
Les utilisateurs peuvent également trouver un accompagnement auprès de Sida Info Service : 0 800 840 800
https://www.sida-info-service.org
Le Professeur Prazuck était l'invité du 19/20 mercredi soir. Revoir son interview par Rébécca Benbourek