La ministre de la Santé était en visite dans le Loiret ce mardi. Interrogée sur la fermeture de plusieurs maternités en Centre-Val de Loire cet été, Agnès Buzyn a parlé de "médecins intérimaires mercenaires".
Boycott, grève, pénurie de médecins : l'été risque d'être chaud aux urgences en Centre-Val de Loire. Deux fermetures de maternité celle de Châteaudun, en Eure-et-Loir et celle de la maternité du Blanc, dans l'Indre suscitent notamment l'indignation.
Agnès Buzyn, ministre de la Santé était de passage ce mardi dans le Loiret. Elle a réagi face à ces fermetures de service faute de personnels. Pour la ministre, les médecins intérimaires sont des "mercenaires" qui "profitent d'un système en tension".
"Quand les experts nous disent qu'une activité ne peut plus être autorisée, nous en tenons compte". Mais le problème principal reste le manque de personnel et la difficulté à recruter, ce qui ne permet pas d'assurer une liste de gardes couvertes. "Ces maternités ne fonctionnent pratiquement qu'avec des médecins intérimaires qui se font payer comme des mercenaires, à plus de 2000 euros la journée. [...] Mais même avec des intérimaires les postes ne sont pas pourvus."Il n'y a rien de financier dans l'ouverture et la fermeture des maternités. La seule chose qui compte c'est la sécurité des femmes enceintes et des bébés.
Évoquant un "bras de fer", la ministre a rappelé qu'elle avait donc souhaité "plafonner leurs revenus". Créé fin mars, le Syndicat national des médecins remplaçants (SNMRH) a appelé les intérimaires à "boycotter" les hôpitaux publics cet été, contestant le plafonnement de leurs salaires à 1.404,05 euros brut pour une garde de 24 heures dès cette année. Ce plafond doit être abaissé à 1.287,05 euros en 2019, puis 1.170.04 euros en 2020.Quand la moitié de la masse salariale passe pour des intérimaires qui travaillent une semaine par mois, ça n'est pas tolérable", a dit Agnès Buzyn, visant les médecins qui "profitent d'un système en tension" et préfèrent "jouer les mercenaires en allant offrir leurs services une journée par mois" plutôt que de s'installer.
Dans l'Indre les femmes devront faire 1h de route pour accoucher
La pénurie de personnel a causé la fermeture de la maternité du Blanc pour l'été. "C'est une réalité de notre territoire. Nous n'avons pas formé assez de médecin il y a quinze ans", explique Agnès Buzyn. Les femmes enceintes habitant à proximité de la maternité du Blanc devront alors faire une heure de route pour aller accoucher cet été.