Coronavirus : la filière horticole menacée par le confinement

Avec des ventes rendues impossibles à cause de la crise du Covid-19, les horticulteurs et pépiniéristes sont obligés de jeter leurs plantes, et vont perdre 80% de leur chiffre d'affaires. L’équilibre de toute la filière est en jeu : si rien n'est fait, ils craignent tous de déposer le bilan.

Si rien n'est fait, 100% des entreprises horticoles risquent de mettre la clé sous la porte à cause de la crise sanitaire du coronavirus. C’est ce qu’affirme Jean-Marie Fortin, horticulteur à Saint-Jean-le-Blanc, au sud d’Orléans.
 
Egalement président de la chambre d’agriculture du Loiret, et président du syndicat des horticulteurs du même département, il dresse un constat plus qu’inquiétant. "Nos entreprises ont vécu la tempête de 1999, la grêle en 2014, les inondations en 2016", ce qui les avait déjà fragilisées.
 

80% de leurs chiffre d'affaires à la benne


Or la pandémie de coronavirus ne pouvait arriver à pire moment : "nous réalisons 80% de notre chiffre d’affaires annuel entre le 15 mars et fin mai", révèle Jean-Marie Fortin

Pensées, primevères, vivaces… Les horticulteurs et pépiniéristes ne peuvent plus rien vendre car les fleurs et plantes ne sont pas considérées comme essentielles en cette période de confinement, à l’inverse des fruits et légumes ou des céréales.

"On ne peut pas vendre aux jardineries qui sont fermées et vont rester fermées longtemps" se désespère-t-il. Pas de possibilité non plus de faire de la vente directe car seuls les commerces de denrées alimentaires restent ouverts.

Mais les fleurs sont par nature périssables. Les horticulteurs n’ont donc d’autre choix que tout jeter. Ce mercredi, "j’ai jeté 150 m3 de plantes. Et ce n’est que le début." Sur ses 1,3 million d’euros de chiffre d’affaires annuel, Jean-Marie Fortin va ainsi perdre 900.000 euros.


2000 salariés touchés dans le Loiret


En Sologne, une entreprise horticole rencontre les mêmes difficultés. Elle a lancé une cagnotte solidaire, pour faire face à cette crise, comme l'indique ce tweet :

270 serres sont ainsi concernées dans la région Centre-Val de Loire, dont 160 exploitations qui emploient 2000 salariés rien que dans le Loiret. 

Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont avancé des mesures pour soutenir les entreprises, comme le report des charges. Mais pour le président de la chambre d’agriculture du Loiret, "elles ne répondront pas à cette crise profonde. On est dans une crise qui va porter atteinte à l’équilibre de la filière."

 

La FDSEA demande "un plan de soutien"


En attendant une solution qui ne viendra peut-être pas, les sept salariés de Jean-Marie Fortin, eux, restent solidaires et continuent de travailler : "on vide les serres, on remplit les bennes, on remet en état, pour espérer pouvoir reprendre des productions à l’été ou l’automne".

Face à cette situation catastrophique, la FDSEA du Loiret a demandé "la mise en place immédiate d’un plan d’aide et de soutien à l’activité horticole pépinière Une réunion à ce sujet s'est d'ailleurs tenu ce jeudi 19 mars à la préfecture du Loiret avec notamment les banques, les assurances, la direction des finances publiques et la chambre d’agriculture. Jean-Marie Fortin a alerté le préfet sur la détresse des horticulteurs, et a tiré la sonnette d'alarme.

La préfecture a rappelé la première salve de mesures mises en place par l'Etat pour aider les entreprises. 

Dans les jours qui viennent, les horticulteurs devraient être contactés individuellement par leurs banques pour évaluer les dégâts et les besoins de chacun.
 
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