La forêt d’Orléans s’étend sur 35 000 hectares, ce qui en fait la plus grande forêt domaniale de France. Les agents de l’ONF ont donc beaucoup à faire pour la maintenir en bonne santé, préserver la biodiversité et préparer l’avenir, tout en veillant à sa rentabilité.
Assurer une gestion durable de la forêt : c’est la mission des forestiers de l’ONF. En les suivant, on découvre à quel point cet espace naturel est accompagné, voire façonné, par l’homme. Cela passe, par exemple, par le fait de doser l’apport en eau et en lumière pour favoriser la pousse des chênes sessiles et des pins sylvestres. Notre équipe les a suivi dans le massif d’Ingrannes et dans le massif de Lorris-Les Bordes.
Épisode 1 : L’état de santé de la forêt d’Orléans
Les sécheresses des deux derniers étés ont été redoutables. Et pourtant, la forêt d’Orléans a plutôt bien résisté, comme on peut le constater d’en haut. Depuis un an et demi, l'ONF utilise un drone pour effectuer des opérations de survol et établir des diagnostics en situation de crise.Grâce aux données récoltées, les forestiers peuvent plus facilement gérer la forêt, en programmant une coupe d'arbres et de pestes végétales comme la fougère, par exemple, pour faire plus de place aux jeunes pousses. Faciliter la pousse des semis qui seront un jour des arbres de plus de 40 m de haut est un travail de précision.
Épisode 2 : Les animaux de la forêt
Pour préserver ce travail des sylviculteurs, il faut veiller à ce que les animaux, grands herbivores, ne mangent pas toute la végétation. La première étape pour assurer l’équilibre faune / flore, c’est de connaître le nombre de cerfs, de sangliers et de chevreuils qui vivent dans la forêt d’Orléans. Des opérations de comptage au brame sont ainsi organisées avec les chasseurs.En parallèle, les forestiers œuvrent pour la préservation d’autres espèces, parfois bien plus petites comme les grenouilles et les libellules qui vivent dans les mares. La forêt d'Orléans abrite plus de 1 000 mares, qui ont tendance à se combler. Des travaux de restauration sont entrepris régulièrement.
Épisode 3 : Le commerce du bois
L'entretien d'une forêt, c'est aussi son exploitation. Produire du bois fait ainsi partie des missions des agents de l’ONF. Le chêne étant l'arbre qui se vend le mieux, l’essence est particulièrement choyée par les forestiers. Les ventes de bois représentent environ 30% des ressources de l’Office et contribuent ainsi à couvrir les charges d’exploitation.
Épisode 4 : La forêt de demain
Le rôle du forestier d’aujourd’hui est aussi d'aider la forêt à résister au changement climatique. Le chêne boucle son cycle de vie sur au moins 180 ans, alors rien ne s’improvise. Les agents de l’ONF s'appuient sur une très bonne connaissance du milieu, renforcée par l’arrivée de nouveaux outils, ces dernières années, comme le Lidar, un avion qui scanne la forêt, en quelque sorte.Les chercheurs de l'Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture) apportent aussi leur éclairage. Depuis 2013, les scientifiques ont installé de nombreux capteurs dans le sol et les arbres de la forêt pour prendre le pouls de la nature. Les premières observations laissent penser qu’il faut favoriser une « forêt en patchwork », avoir des espaces où les peuplements de chêne et de pin sont mélangés et d’autres où une seule espèce est privilégiée.
Ces recherches sont essentielles pour l'avenir : garantir la santé de la forêt, c'est aussi assurer la survie d'un grand réservoir de carbone.
Reportage d’Élodie Largenton, Charly Krief et Jérémie Bénard.