Après avoir pris un nouveau poste, Hervé Pichery a commencé à s'absenter régulièrement de sa commune pour raison professionnelle. Il travaille désormais dans le sud de la France mais ne compte pas pour autant quitter son siège de maire.
Depuis septembre, Hervé Pichery travaille à 500 km de Coullons, commune du Loiret où il continue pourtant d’officier en tant que maire. L’édile, qui dirige dorénavant un bureau d’expertise-comptable à Rodez, dans l’Aveyron, a souhaité conserver son siège de premier élu municipal et gère donc les affaires municipales à distance.
Un choix qui interroge certains de ses 2500 administrés. « Le rôle d’un maire, c’est d’être présent dans la commune pour pouvoir répondre et résoudre les problèmes qui peuvent se présenter », appuie l’un des administrés rencontré dans les rues de la ville. « On a voté pour lui, on lui a fait confiance, et maintenant basta, il nous laisse tomber », soupire une autre.
"Pas de difficulté particulière"
Mais le maire assure que la distance n’est pas à un frein à l’exécution de son mandat. Il affirme s’appuyer sur ses adjoints pour effectuer le travail de terrain. « Aujourd’hui on a des moyens de communication : visioconférence, mail, téléphone…, argumente Hervé Pichery. On a tous les outils utiles pour faire ce travail à distance. Pour moi, aujourd’hui, il n’y a pas de difficulté particulière à poursuivre le mandat surtout qu’on est en fin de mandat. Souvent, sur les 18 derniers mois, on est plutôt sur de l’exécution des projets qui ont déjà été menés. »
Mais pour Jean-Philippe Cassier, conseiller municipal d’opposition, le choix de carrière du maire devrait être accompagné de sa démission en tant qu’élu. « On préférerait qu’il laisse sa place à un autre, assure-t-il. Il y a cinq adjoints. Qu’il reste adjoint, pourquoi pas ? » Hervé Pichery pourrait céder son siège si un candidat émerge et obtient son soutien. Quoi qu’il en soit, il devrait laisser son siège vacant en 2020. Le maire a annoncé qu’il ne serait alors pas candidat à sa succession.