Au cours d’une conférence de presse ce lundi 11 mai, le Conseil départemental a révélé son plan de déconfinement pour les collèges du Loiret. Ils rouvriront le 18 mai en appliquant le protocole sanitaire national mais aussi avec quelques aménagements spécifiques du département.
Une semaine après les écoles, ce sera donc au tour des collèges d’accueillir à nouveau les élèves, mais uniquement dans les départements classés verts. C’est notamment le cas du Loiret dont le Conseil départemental s'est dit "prêt" ce lundi 11 mai, au cours d’une visio-conférence, à rouvrir ses 57 collèges.
Une reprise progressive jusqu’au 2 juin
"C’est un galop d’essai qui va être mis en place", explique Gérard Malbo, vice-président en charge des collèges. Durant plusieurs semaines, le département s’est mobilisé pour déployer le protocole sanitaire national riche de 54 pages explicatives. Ce dernier prévoit notamment que seules les classes de 6ème et de 5ème reprennent dans un premier temps le chemin du collège.Afin d’éviter les "brassages" dans les couloirs, le manuel indique également que ce sont les professeurs qui se déplaceront désormais de classe en classe, sauf pour les cours nécessitant des salles aménagées (SVT, dessin …). Le masque, lui, est rendu obligatoire uniquement lorsque les mesures de distanciation sociale ne sont pas applicables. Enfin, les récréations seront organisées en horaires décalés, pour éviter un trop grand nombre d’élèves présents simultanément dans la cour.
Kits sanitaires, parois en plexiglass et distributeurs de gel hydroalcoolique
Le département a également mis en place des mesures supplémentaires et installé notamment des parois en plexiglass dans les bureaux d’accueil. Un dispositif qui pourrait être élargi prochainement aux bureaux de vie scolaire. Chaque établissement a aussi été équipé de 4 "potences mobiles" de distribution de gel hydroalcoolique, ce qui permettra de les déplacer en fonction des besoins (cantine, cdi …). Enfin, depuis jeudi 7 mai, les collèges ont reçu des kits sanitaires composés de masques chirurgicaux, de masques grand public, de charlottes, de surblouses et de surchaussures.Des repas froids à la cantine
Restait le casse-tête de beaucoup de départements verts : l’application de mesures sanitaires satisfaisantes dans les cantines. Cette question était laissée à la réflexion des Conseils départementaux qui avaient notamment le choix de servir ces repas en classe. "Je n’y étais pas favorable", explique Marc Gaudet, le président du Conseil départemental du Loiret. "Les plateaux partiraient de la cuisine aux salles de classe… donc on ne voit pas bien comment faire respecter les normes d’hygiène".Le Loiret a donc finalement opté pour des repas froids servis au réfectoire mais selon un protocole strict : "On évite le self où la distanciation est difficile", explique Françoise Bodet, la directrice du service éducation et jeunesse. Tout en respectant les règles de distanciation, "on place des plateaux avec repas froids sur les tables et les enfants s’installent lorsqu’ils sont placés. On verse aussi l’eau dans les verres avant le repas, et un seul agent sera chargé de les remplir au fur et à mesure. Les enfants débarrasseront ensuite leurs plateaux et des agents viendront désinfecter tables et chaises".
Rouvrir pour réduire le décrochage scolaire
Cette rentrée de déconfinement ne concerne pour l’instant que les élèves de 6ème et de 5ème qui seront accueillis par demi-classes. En théorie, environ 15 500 collégiens du Loiret devraient donc reprendre les cours le 18 mai, mais cette reprise reste basée sur le volontariat. "Beaucoup de parents sont indécis, pourtant c’est important que l’on sache combien seront présents pour assurer par exemple la restauration", explique Gérard Malbo. Par défaut, "la majorité des établissements partent donc du principe que tous les élèves seront présents", ajoute Françoise Bodet.En début de confinement, le Conseil départemental du Loiret avait prêté quelques 400 ordinateurs auprès des familles qui en avaient besoin afin d’assurer la continuité pédagogique à la maison. Malgré cette aide matérielle, les élus n'ont pu que constater une tendance des élèves à "décrocher", sans pour autant pouvoir les quantifier. "Pour certains, l’enseignement à distance n’est pas adapté", constate Gérard Malbo. "De notre point de vue, il est donc très important d’accueillir des élèves qui se sont parfois très éloignés."