De nombreux scénarios étaient anticipés, mais l'abstention record a fait tomber tous les partis de leurs chaises. Seule certitude : la droite traditionnelle sort grande gagnante de ce premier tour. Le parti présidentiel, noyé, est en ballotage défavorable dans un unique canton.
Le premier parti de France, c'est l'abstention. Plus de 66% de français ne sont pas allés voter, et le Centre-Val de Loire fait partie des cinq régions les plus abstentionnistes. Ce manque d'électeurs a bousculé beaucoup de certitudes et douché beaucoup d'espoirs. Dans le Loiret, où la droite était omniprésente après les élections de 2015, que retenir de ce scrutin ?
Départementales 2021 : que faut-il retenir du 1er tour des élections dans le Loiret ? #electionsdepartementales2021 #Loiret #CentreValdeLoire
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(Gros) avantage à droite et prime à l'implantation locale
Le président Marc Gaudet l'espérait, et ça n'a pas manqué. C'est à nouveau une vague bleue qui déferle sur le Loiret à l'issue de ce premier tour. Les listes Union de la Droite, Les Républicains ou Divers Droite sont arrivées en tête dans 17 des 21 cantons du Loiret. Dans son canton de Pithiviers, Marc Gaudet affiche le score implacable de 62% des suffrages exprimés. "J'appelle les collègues à maintenir la pression, à continuer de faire campagne sans relâche. Je suis très satisfait, nos résultats sont encore meilleurs qu'en 2015" a réagi l'heureux candidat à l'issue du scrutin.
A Courtenay, anticipé comme un futur bastion RN, la candidate UDI Corinne Melzassard arrivé en tête avec quelque 48% des voix.
Les candidats à leur réélection, ou les figures politiques implantées de longue date sur le territoire, ont tiré leur épingle du jeu au-delà des logiques de parti. Dans le canton d'Orléans 4, c'est ainsi le candidat PS Baptiste Chapuis qui a créé la surprise, en se qualifiant au second tour sans alliance avec les autres forces de gauche. Secrétaire local du parti socialiste, candidat malheureux aux dernières élections municipales, Chapuis a su tirer parti de son ancrage et de son capital sympathie.
Même mécanique pour Dominique Tripet, dont le binôme purement PCF formé avec Mathieu Gallois se qualifie au second tour dans le canton d'Orléans 3. Une vraie surprise, dans la ville qui a élu Serge Grouard, puis Olivier Carré, puis Serge Grouard, des figures LR. Militante du droit des femmes, présidente du planning familial puis conseillère municipale à Orléans depuis 2014, Dominique Tripet recueille les fruits de son engagement local avec 31% des suffrages, tout juste un point derrière le binôme LR mené par Béatrice Barruel. "Il y a eu un vrai travail de fond qui a été fait, mais je suis surprise, heureusement surprise, avouait la candidate au micro de France 3. Je pense à un absent, Michel Ricoud, qui manque beaucoup. Il manquait une présence de gauche dans cette assemblée !"
La gauche plie mais ne rompt pas
Même affaiblie, il ne faudrait pas enterrer la gauche trop vite. Les listes d'Union de la gauche, socialistes ou écologiques seront présentes au second tour dans 10 communes et sont en tête dans 4 d'entre elles. C'est mieux que le RN, qui pensait pourtant transformer ce scrutin en raz-de-marée. Certains candidats de gauche ont déjà creusé un écart majeur entre leur liste et celle de leur adversaire qualifié. Le binôme PS formé par Christophe Chaillou et Hélène Lorme emporte 48% des suffrages dans le canton de Saint-Jean-de-la-Ruelle, et met 30 points dans la vue à la liste Divers Droite arrivée seconde. A Saint-Jean-de-Braye, le duel final se jouera entre gauche et gauche : ce sont les listes PS et la liste EELV, parties adversaires au 1er tour, qui ont été choisies par les électeurs, ave respectivement 38% et 18% des voix.
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La gauche s'en sort bien, mais aurait pu faire bien mieux si elle avait pu s'unir. Les guerres d'égo entre personnalités politiques ont mené à des situations ubuesques où des listes qui auraient pu l'emporter ensemble se sont éliminées l'une l'autre. A Montargis, deux listes revendiquées écologistes s'affrontaient au milieu de la bagarre générale. Sans surprise, les deux binômes, qui totalisaient à eux deux 32% des voix, ont été évincés. C'est le RN, crédité à près de 30%, qui ira disputer le duel final face à la droite.
Même situation dans le canton de Châteauneuf-sur-Loire. Les listes EELV et PCF, si elles avaient pu s'entendre, auraient récolté 27.93% des voix, clairement devant le parti de Marine Le Pen, qui a recueilli 21% des votes. La division, une nouvelle fois, se solde par un second tour LR/RN.
Le RN loin du raz-de-marée, LREM invisible
Elle espérait que ce scrutin serve de tremplin à la présidentielle : grosse déception pour Marine Le Pen ce dimanche 20 juin. "Nos électeurs ne se sont pas déplacés", a-t-elle à la fois regretté et argumenté face à nos confrères de la presse nationale. La dirigeante du parti d'extrême-droite n'a pas tort : selon l'Ifop, 71% des électeurs ayant voté pour elle à la présidentielle ne se sont pas déplacés pour ce double scrutin. Pour la première fois, Marine Le Pen a dû appeler ses électeurs à se mobiliser.
Par rapport au vote de 2017, les plus abstentionnistes sont ceux qui avaient voté pour Jean-Luc Mélenchon (75%) et Marine Le Pen (71%). pic.twitter.com/vO4S4YyMq0
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Dans le Loiret, le Rassemblement National reste en ballotage dans seulement 8 cantons. Dans 5 d'entre eux, le RN est dépassé d'au moins 15 points par son adversaire. L'écart le plus important est sans surprise observé à Pithiviers, où le président sortant Mar Gaudet assome son adversaire de 38 points d'avance, un retard qui s'annonce difficilement rattrapable.
C'est tout de même mieux que le parti présidentiel, qui dans le Loiret réussit à exister dans un unique canton, celui d'Orléans 1. Le binôme LREM-Divers Droite, avec 18% des voix, affrontera un duo UDI/LR, crédité ) 28% des suffrages.
