En octobre 2019, les corps sans vie de Jacques Samson et de son infirmière Karine Foucher étaient découverts à Châlette-sur-Loing dans le Loiret. L'octogénaire avait eu les mains tranchées sans que ces dernières aient pu être retrouvées. Mais en juillet, de nouvelles fouilles menées après les révélations de l'un des deux accusés ont permis de mettre au jour des ossements humains.
Alors que l'instruction du dossier est terminée et que l'on attend de connaître la date de renvoi de l'affaire devant la cour d'assises du Loiret, c'est un nouvel élément, et pas des moindres, qui vient remettre la lumière sur le meurtre de Jacques Samson et de son infirmière, Karine Foucher, tués le 21 octobre 2019 dans le montargois.
C'est l'un des accusés qui a révélé l'emplacement des ossements
Selon les révélations de nos confrères de La République du Centre que nous avons pu vérifier, de nouvelles fouilles ont été effectuées le 24 juillet dernier sur un terrain de la commune de Chalette-sur-Loing. Des ossements enfouis ont été découverts et pourraient correspondre aux mains sectionnées de Jacques Samson. Les enquêteurs n'étaient jusque-là pas parvenus à les retrouver malgré de multiples recherches.
Un rebondissement que l'on doit à l'un des deux coaccusés de l'affaire : Messaoud Megchiche, soupçonné avec sa sœur Fazia d'avoir tué Jacques Samson, mais aussi son infirmière Karine Foucher. Actuellement en détention, Messaoud Megchiche a demandé en mars dernier sa remise en liberté, rejetée par la chambre d'instruction, mais a déclaré au cours de l'audience vouloir être "entendu en urgence" pour faire de nouvelles révélations. Reçu en mai dernier par le juge, il fait alors de troublantes confessions qui conduisent la justice à demander un complément d'information. C'est sur ses indications que les ossements sont donc découverts.
Les deux accusés continuent de nier les faits
Le 21 octobre 2019, le corps de Jacques Samson, 84 ans, est retrouvé au pied de son lit, dissimulé sous des couvertures. Détail glaçant : ses mains ont été tranchées post-mortem. Le jour précédent, c'est son infirmière Karine Foucher qui est découverte, agonisante, au bord d'un chemin à deux kilomètres du domicile de l'octogénaire qu'elle venait de visiter plus tôt dans la matinée. Grièvement frappée à l'arme blanche, elle succombe à ses blessures. Les enquêteurs font rapidement le lien entre les deux affaires.
Deux mois après les faits, Fazia et Massaoud Megchiche, les voisins de Jacques Samson, sont mis en examen pour double meurtre en concomitance. Alors âgés de 40 et 37 ans, ils auraient selon le procureur de la république d'Orléans de l'époque, Nicolas Bessone, agi selon "un mobile crapuleux", sur fond de misère et sociale et de toxicomanie.
Des traces ADN appartenant à Fazia Megchiche sont retrouvées dans la maison de Jacques Samson, mais aussi dans la voiture et sur les vêtements de Karine Foucher mais, malgré ces éléments, la mère de famille de sept enfants et son frère continuent de nier les meurtres et se renvoient chacun la responsabilité des faits.
Pour Me Damien Vinet, l'avocat de la coaccusée, la découverte des ossements sur les indications du frère "conforte l'innocence" de sa cliente, arguant que l'ADN "a très bien pu être transporté par ce dernier puisqu'il vivait depuis des mois chez sa sœur."
Ce monsieur sait parfaitement de quoi il retourne. Il est difficile de donner de telles indications sans avoir été présent.
Damien VinetAvocat de Fazia Megchiche
Des analyses sont en cours afin de vérifier si les ossements appartiennent bien à Jacques Samson. L'affaire devrait être jugée au premier semestre 2024.