Fleury-les-Aubrais (Loiret) abrite la plus importante nécropole de regroupement de France. Un lieu exceptionnel ampli d’histoire mais qui est pourtant peu connu des loirétains. A l’occasion du centenaire de l’armistice, nous vous faisons découvrir ce lieu insolite.
Il faut presque se perdre dans la zone industrielle et commerciale de l’Orée de forêt à Fleury-les-Aubrais pour découvrir cet incroyable cimetière entouré de murets et de haies sur lequel s’ouvre un portail en ferronnerie.
Sur la rue Marcelin Berthelot, entre deux entreprises industrielles, des croix mais aussi des stèles musulmanes et israélites sont alignées à perte de vue. Au centre de ce vaste champ de sépultures flotte l’étendard français.
La nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais est à la fois un lieu de recueillement et une promenade historique. Ici reposent 3540 soldats morts durant la première et la seconde guerre mondiale (3402 dans des tombes et 138 en ossuaires). C’est la plus grande nécropole nationale de regroupement de France.
Si la plupart des soldats enterrés ici sont français, on trouve aussi des tombes de soldats étrangers (polonais, tchécoslovaques et belges) mais aussi des soldats inconnus morts en Afrique du nord et en Indochine.
Les corps des soldats tombés durant la première guerre mondiale reposaient à l’origine dans les cimetières militaires communaux de l’Eure, de l’Eure-et-Loir, du Cher, du Loir-et-Cher, de la Nièvre, de Seine-et-Marne et de l’Oise.
Première guerre mondiale (1914-1918)
Durant la Grande Guerre, le Loiret alors éloigné de la ligne de Front, accueille des blessés français et étrangers. Ils sont soignés dans des hôpitaux du département mais aussi de Bourges et succombent, pour certains, à leurs blessures. Ils sont alors inhumés dans des cimetières provisoires avant d’être rassemblés à la nécropole de Fleury-les-Aubrais.
Près de Bourges (Cher), la base militaire d’Avord devient l’un des plus grands centres de formation militaire pour l’aviation. Près de 1000 élèves pilotes et de mécaniciens y sont formés. Au cours d’exercices, certains périssent avant même de rejoindre le front. Leurs corps sont aujourd’hui également enterrés à la nécropole nationale.
2nde guerre mondiale (1939-1945)
Les soldats tués durant la seconde guerre mondiale et inhumés à la nécropole ont pour la plupart péri lors de la campagne de France (mai-juin 1940). Parmi eux repose Marcel Beau (tombe 69).
Né en 1908 à Tunis, ce pilote disparait le 12 Mai 1940 lors d’un combat aérien. Son avion s’écrase à Ouzouer-le-Marché (Loir-et-Cher). Un hommage lui est rendu en 1990 au cours duquel son nom est donné à la base 279 de Châteaudun.
Au sein de l’ossuaire reposent également des combattants issus des troupes coloniales, victimes de la barbarie nazie : 44 tirailleurs exécutés à Clamecy (Nièvre) en juin 1940.
Deux nécropoles nationales en Centre-Val de Loire
La décision de créer une nécropole à Fleury-les-Aubrais a été prise en 1951 mais son aménagement ne prendra fin qu’en 1965.
Les nécropoles nationales ont été créées par la loi du 29 décembre 1915 pour regrouper les corps des combattants morts pour la France.
Ces nécropoles sont la propriété de l’État français qui en assure la garde et l'entretien. Ces deux missions sont confiées au secrétariat d’État chargé des anciens combattants.
Il existe en France 265 nécropoles nationales où reposent 740 000 corps de soldats. Sur l'ensemble des dépouilles des soldats, 88 % sont celles de combattants de la Première Guerre mondiale.
En Centre Val de Loire, on ne trouve que deux nécropole nationales : A Fleury-les-Aubrais mais aussi à la Ferté-Saint-Aubin (Loiret).