Foyer de contamination à l'abattoir Tradival à Fleury-les-Aubrais : 54 personnes testées positives au total

Les nouveaux tests réalisés ce lundi 18 mai auprès des salariés de l'abattoir Tradival à Fleury-les-Aubrais dans le Loiret font porter à 54 le nombre de personnes testées positives au Covid-19. C'est 20 de plus que dimanche. 


Les tests se sont poursuivis comme prévu ce lundi au bénéfice de 148 personnes.

Dimanche 17 mai, 60 personnes travaillant à l’abattoir Tradival et chez ses sous-traitants, ont bénéficié de tests RT-PCR. Par ailleurs 19 personnes se sont présentées directement au Centre hospitalier régional d’Orléans.

Sur l’ensemble des tests réalisés, 20 sont positifs, portant donc à 54 le total de personnes testées positives à ce jour.

Une dernière série des tests sera réalisé demain mardi et les résultats seront connus mercredi 20 mai. 

L'abattoir Tradival, qui emploie 400 salariés, appartient au groupe Sicarev. L'usine, d'une capacité de production de 55.000 tonnes de viande par an, se caractérise "par son obsolescence", selon le préfet de région Pierre Pouëssel. Son unité de transformation est ainsi fermée depuis décembre 2019 suite à un problème de santé alimentaire. "Jusqu'à présent les mesures correctives ont été jugées insuffisantes pour sa réouverture", avait précisé dimanche le préfet.
    

La direction du groupe Sicarev espère rouvrir le site de Fleury-lès-Aubrais le 25 mai. 

Dans un communiqué ce lundi 18 mai, Tradival a indiqué que sa priorité était de "protéger la santé de (ses) salariés et prestataires".  "Nous avons, par exemple, en plus des mesures barrières, proposé, dès le 23 mars, une prise de température quotidienne sur la base du volontariat. Chaque salarié a aussi été doté de masques en tissus pour les déplacements entre leurs véhicules personnels et leur prise de poste", a déclaré Ludovic Paccard, directeur général du groupe Sicarev, qui espère rouvrir l'établissement le 25 mai.
    

Le point de vue des salariés

Au sein de l'entreprise, les avis divergent sur sa capacité à faire appliquer les mesures nécessaires pour empêcher la propagation du coronavirus. "On a de toute façon, toute l'année, des masques, du gel hydroalcoolique, des vêtements intérieur et des vêtements extérieur. On est dans l'agroalimentaire, au niveau de l'hygiène, ça ne rigole pas", a expliqué à l'AFP Abdel Bouchra, délégué du personnel CGT. Mais "certains prestataires n'ont pas forcément la même rigueur", a-t-il ajouté.
  

 "C'est vrai qu'ils ont tout fait pour le covid", abonde Lydie Hardoin, préparatrice de commandes. "Je vois mes collègues au conditionnement, ils ne sont pas côte à côte collés comme certains disent. On a une blouse, une tunique, un masque, une charlotte, une capuche, des gants en laine et des gants en latex par-dessus."

Le problème des vestiaires

Le passage par les vestiaires apparaît toutefois plus problématique. "Dans les vestiaires, on est sans masque, sans rien. C'est normal que beaucoup de personnes soient infectées", témoigne Marius Petcu, arrivé il y a trois mois.
    
"Deux ou trois jours par semaine, la chaîne s'arrête deux ou trois heures et nous restons au vestiaire. Nous sommes entre vingt et trente, alors que le vestiaire fait 15m2. (...) Ce n'est pas possible de respecter les distances de sécurité toute la journée", regrette l'ouvrier.
    
   

Samedi 16 mai, 34 cas positifs avaient été identifiés au sein de l'abattoir Tradival

34 cas positifs à la Covid-19 ont été identifiés au sein de l'abattoir Tradival de Fleury-les-Aubrais dans le Loiret. L'entreprise a été fermée, et le restera le temps des investigations sanitaires. 

Une équipe d'investigation et de dépistage de l'ARS du Centre-Val de Loire s'était rendue sur le site ce vendredi 15 mai, à la suite du signalement par l'application "Contact Covid" de trois cas confirmés dans l'entreprise.

L'isolement a été prescrit aux 34 personnes testées positives à la maladie. L'ARS précisait que l'ensemble des salariés de l'abattoir, ainsi que ceux de ses prestataires, devait être soumis à un dépistage dans les jours à venir. 
 

400 personnes à tester en deux jours

Le temps de mener à bien cette investigation, et de désinfecter l'ensemble des locaux, l'entreprise a été fermée par arrêté préfectoral. L'ARS précise que l'Assurance maladie s'occupera de la recherche "hors de la sphère professionnelle" de personnes pouvant être entrées en contact avec les salariés testés positifs.

Lors d'une conférence de presse ce 17 mai, le directeur général de l'Agence régionale de santé du Centre-Val de Loire Laurent Habert a confirmé "le dépistage de tous les salariés de l'entreprise" lundi et mardi, soit près de 400 personnes. Ce dimanche matin, une quarantaine de personnes de l'unité découpe a également été dépistée. 

 
Laurent Habert le reconnait : la concentration de cas positifs au sein de l'entreprise est "extrêmement importante", et l'urgence est pour l'instant à l'identification de toutes les personnes infectées, ainsi que celle de leurs cas contacts. Le but : éviter une nouvelle propagation du virus au sein de la population.

Ces nouveaux cas groupés dans un abattoir s'ajoutent à plusieurs autres en France et à l'étranger.

Dans les Côtes-d'Armor, 69 employés travaillant dans un abattoir ont ainsi été testés positifs au Covid-19. 
 


 
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