Municipales à Gien : une candidate dépose un recours pour faire annuler le premier tour

Christelle de Crémiers, candidate écologiste arrivée en deuxième position au premier tour des élections municipales à Gien, dans le Loiret, a déposé un recours devant le tribunal administratif d’Orléans et saisit le Conseil constitutionnel dans le but de faire annuler le scrutin.

Ambiance, ambiance… Lors de l’élection du maire de Gien mercredi soir, l’écologiste Christelle de Crémiers, arrivée en deuxième position, n’a participé ni au vote du maire, ni à celui de ses adjoints.

Pourtant, rien ne semblait pouvoir entacher la victoire surprise de Francis Cammal ( DVC), ex-adjoint du maire sortant Christian Bouleau, élu au premier tour le 15 mars avec 50,04 % des suffrages, soit moins de deux voix d’écart avec la liste suivante emmenée par Christelle de Crémiers, vice-présidente du Conseil régional Centre-Val de Loire, déléguée au Tourisme, au Terroir et à l’Alimentation. Celle-ci recueillait 27,44 % des voix et la liste de Christian Bouleau 22,51 %.Le 15 mars, à l’issue du scrutin, c’est tout naturellement que Christelle de Crémiers salue la performance de Francis Cammal, élu au premier tour et déclare, selon Francis Cammal, "qu’elle ne contesterait pas le scrutin".

Pourtant, en fin de semaine dernière, la candidate à ces élections réfute les résultats de cette élection à Gien. Elle a déposé un recours électoral au tribunal administratif d’Orléans et a saisi le Conseil constitutionnel à travers une QPC, Question prioritaire de constitutionnalité.

On a laissé les gens savoir s'ils pouvaient voter en fonction de leur évaluation personnelle de leur propre état de santé.Ils n'avaient pas la liberté fondamentale de choisir. C'était biaisé par quelque chose de très intime : la santé.

Cette démarche, Christelle de Crémiers l’a effectuée avec l’association "50 millions d’électeurs !" qui regroupe des citoyens, des élus et des maires de tous bords politiques. Une association, créée au mois d’avril qui a déjà déposé 3000 Questions prioritaires de constitutionnalité pour annuler le premier tour des élections municipales.

Le Conseil d’Etat a ainsi transmis lundi au Conseil constitutionnel deux fois cette QPC, posée par des candidats aux municipales qui réclament cette annulation en invoquant une "insincérité du scrutin".

Autrement dit, le Conseil constitutionnel va maintenant devoir contrôler si ce premier tour, organisé dans des circonstances hors du commun, était bien conforme à la Constitution.

Le nouveau maire de Gien, Francis Cammal, se dit surpris et déçu par le comportement de son adversaire :

Je considère cette démarche comme tout à fait opportuniste. Christelle de Crémiers avait tout le loisir de contester les résultats de l’élection pendant les cinq jours qui suivaient le scrutin. Elle ne l’a pas fait. Au contraire, elle a tenu à saluer notre performance.

C’est une attitude excessive et pas opportune dans le contexte actuel. Les gens aujourd’hui n’ont pas la tête à ça. Ils veulent savoir comment remettre leurs enfants à l’école, comment redémarrer leur activité. Mettons-nous au travail !

Ce à quoi Christelle de Crémiers répond:

Le soir du 15 mars, je n'ai fait aucun commentaire ! J'avais la tête dans le guidon ! Je ne voyais que ma commune. Il a fallu plusieurs semaines pour comprendre l'abstention à Gien.

La contrainte de la peur a joué un rôle important. Je ne pense pas qu'on puisse en avoir marre de la démocratie. Cela me choque de la part d'un élu.

Le Conseil constitutionnel a quant à lui trois mois pour pour répondre à la Question prioritaire de constitutionnalité. Certains observateurs pronostiquent une réponse entre le 14 et le 28 juin prochain. Christelle de Crémiers regrette encore l'organisation d'un deuxième tour le 28 juin prochain.

Mais elle l'affirme, si le premier tour n'est pas invalidé, cela ne remettra pas en cause son engagement auprès des giennois.

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