Des gilets jaunes du Centre-Val de Loire à Paris : « C’est une guerre ici ! »

Tours, Bourges, Chartres, Châteauroux, Orléans … de nombreux Gilets jaunes ont choisi de monter à Paris ce samedi 1er Décembre pour manifester. Joints par téléphone, ils décrivent une véritable scène de guerre Place de L’Étoile.
 

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"C’est une guerre ici … c’est vraiment une guerre !" Nous rapporte Steven, 25 ans, l’un des piliers des Gilets jaunes du Montargois. Depuis Bientôt 15 jours, il est présent chaque soir sur le rond-point cacahuète d’Amilly (Loiret) mais cette fois, il voulait être avec tous les autres, sur les Champs-Elysées à Paris.

"La semaine dernière, des amis à moi étaient à Paris. J’avais du mal à les croire. Et aujourd’hui je voulais le voir, je voulais le vivre, je l’ai vu ! Je trouve que c’est honteux. On est traités comme des chiens!" rapporte-t-il.

Parti à 5h du matin de Montargis avec une quarantaine d’autres gilets jaunes, il retransmet des vidéos en direct depuis les Champs-Elysées afin que ceux restés au rond-point cacahuète puissent les voir.

Mais dans la cohue et les affrontements avec les CRS, les montargois se sont perdus et peinent à se recontacter. "J’ai vu des enfants se prendre des tirs de flash Ball. Ils ont gazé et chargé tout le monde" rapporte t’il.

Papa de deux enfants, Steven a interrompu son activité d’auto-entrepreneur dans l’immobilier pour se consacrer à la mobilisation. Il envisage de quitter Paris dans l’après-midi, s’il y parvient, car la situation est en train de dégénérer. " Je ne suis pas venu ici pour ne pas repartir ce soir. J’ai déjà fait des manifestations, mais celle-ci, elle restera gravée dans ma mémoire".
 

 Une vidéo diffusée par Steven, le gilet jaune montargois qui manifeste à Paris.


« (..) Je voulais le voir, je voulais le vivre, je l’ai vu ! »


Pas très loin de lui, toujours près de l’Arc de Triomphe, se trouve Cédric. Il est parti à 6h du rond-point du Macdonald de Gien (Loiret) où il manifeste depuis 15 jours, accompagné par une soixantaine de gilets jaunes.

Ils se sont rendus jusqu’à Evry avant de rejoindre vers 10h30 les Champs-Elysées en RER. Lui aussi témoigne de l’organisation méthodique des forces de l’ordre: "On est complètement pris en étau ! On ne peut plus sortir des rues, on est encerclés de tous les côtés."

Pour l’instant, les giennois ont réussi à rester groupés et à veiller les uns sur les autres : "On a écrit « Gien » sur nos gilets pour nous repérer, mais ça devient difficile !" explique-t-il, tandis que les tirs de grenades lacrymogènes recouvrent par intermittence notre conversation.

Lui aussi filme les affrontements depuis ce matin et les diffuse sur les réseaux sociaux. Il pense rester sur place jusqu’à ce soir pour relayer ce qu’il se passe aux gilets jaunes du Loiret : "On est restés sur Gien pendant 15 jours et là, on s’est dit qu’il fallait monter sur Paris. Pour nous, c’est sur Paris que ça doit se passer. Il faut être là où il y a le pouvoir pour se faire entendre".

 
Cédric, le gilet jaune de Gien partage photos et vidéos depuis la Place de l'Etoile. 
Malgré une expérience éprouvante, Cédric, comme Steven, sont décidés quoi qu’il arrive, à revenir à Paris si une autre manifestation devait avoir lieu. " Je reviendrais tant que je peux, en me sécurisant un minimum, et pour continuer à porter les revendications des gilets jaunes", nous dit Steven.

Du côté des giennois, la décision de revenir a été prise dès ce matin: "S’il faut remonter on revient ! On en a parlé dans le RER ce matin !", conclut Cédric.


 
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