Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, s'est rendu à Chuelles dans le Loiret, vendredi 14 juin. Une rencontre avec des agriculteurs pendant laquelle il reconnaît le Nouveau Front populaire comme l'adversaire de l'extrême droite à l'aune des législatives anticipées.
"Pouvoir d'achat, sécurité et immigration", en visite sur une exploitation agricole de la commune de Chuelles, dans le Loiret, Jordan Bardella maintient son cap. Le président du Rassemblement national mène campagne pour les élections législatives avec un but bien affiché : être le futur premier ministre.
Des élections polarisées
Dans cette conquête du pouvoir, il voit le Nouveau Front populaire comme son principal adversaire. "En réalité il y a deux formations politiques qui seront amenées à remporter les élections législatives et à composer un gouvernement. C'est la France insoumise, et l'ensemble de ses alliés de gauche derrière monsieur Mélenchon ou l'alliance entre les Républicains et Le Rassemblement national que je conduis".
Des tractations aux allures de campagne présidentielle, là où ce sont les députés de l'Assemblée nationale, que les Français sont appelés à élire. Face à une meute de journalistes, il désigne Le Nouveau Front populaire, comme l'adversaire qui "piétine les champs de nos agriculteurs, votent des normes environnementales".
Un déplacement qui n'est pas anodin
Pour ce premier déplacement de campagne, le leader d'extrême droite laboure sans surprise des terres qui lui sont favorables. Dans cette 4e circonscription du Loiret, le député sortant Thomas Ménagé, avait rassemblé plus de 63% des voix en 2022 "essayer le Front national, c'est l'adopter", ose le député sortant, qui se félicite d'un score favorable aux élections européennes pour son mouvement dans le département.
Le vote des agriculteurs n'est pourtant pas acquis, bien qu'ils soient traditionnellement électeurs de droite. Dans un communiqué, le syndicat FNSEA lance un avertissement en rappelant l'importance de la présence des travailleurs étrangers dans les exploitations.
Lorsqu'il s'imagine premier ministre, Jordan Bardella réaffirme que l'une des premières mesures qu'il conduira sera l'abrogation du droit du sol.
Bardella se félicite de l'accord passé avec Ciotti
Le chef de file du RN souhaite un gouvernement "d'union nationale" avec "des personnalités qui ne sont pas forcément issues du Rassemblement national". "Je me félicite de cet accord avec Eric Ciotti, avec 70 candidats dans les circonscriptions qui sont tenues à la fois par Les Républicains et par le Rassemblement national". Le tout pour réaliser son rêve de Matignon et "appuyer mon action de premier ministre et celle de mon gouvernement".
Ces appels à la rébellion, ces appels à l'insurrection, ces appels à contester le fonctionnement de la démocratie française m'apparaissent extrêmement dangereux.
Jordan Bardella à propos de ses adversaires politiques
Une alliance "aussi parce que se dresse face à nous un danger, un péril, pour la démocratie, pour la République française", comprendre la victoire du Nouveau Front Populaire.
"Je suis très attaché à la liberté d'expression, à la démocratie" affirme-t-il, face aux manifestations anti extrême droite qui ont lieu un peu partout en France. "Il peut y avoir des manifestations, elles doivent être sans violence".
Une ligne de conduite assumée
Dans sa ligne de mire "le rétablissement de peines plancher pour casser la récidive", une mesure qu'il vise, là aussi, comme l'une des premières à mettre en place. Il promet aussi "la suspension des allocations familiales aux parents de mineurs délinquants".
"Il veut venir prendre le pouls des agriculteurs pour agir très rapidement" souligne de son côté Thomas Ménagé. Les électeurs français sont attendus aux urnes les 30 juin et 7 juillet pour élire les 577 députés de l'assemblée nationale. La majorité qui s'en dégagera poussera le président de la République à nommer un premier ministre de la couleur de la formation concernée.
