92 % de hausse en un an, le prix du kilo de beurre se négocie à un niveau jamais atteint. Une hausse inédite qui a des répercussions pour les boulangers, déjà fragilisés il y a deux ans par la flambée du prix de l'énergie et par l'inflation.
Presque douze euros le kilo, le prix du beurre atteint des sommets historiques. Il représente un bon quart de la matière première utilisée pour faire un croissant, un produit phare en boulangerie. Aurélien Nicot, gérant du Fournil Chapellois dans le Loiret, a pris la décision de ne pas augmenter ses prix en conséquence, au détriment de sa marge. À l’inverse de Vincent Cachard des "2 boulangers" à Saint-Jean-de-Braye : son croissant est passé de 1,10 euro à 1,20 euro depuis la rentrée de septembre.
La fièvre catarrhale responsable de tous les maux ?
L'épidémie de fièvre catarrhale ovine (FCO) serait à l'origine de l’inflation hors normes du prix du beurre. Elle touche les troupeaux d'ovins et de bovins en France et en Europe. Elle aurait pour conséquence une réduction de la production de lait, entamant de fait la fabrication de beurre.
L'explication laisse plutôt sceptique le président de la chambre patronale des boulangers du Centre-Val de Loire. Il avance une autre hypothèse, celle de la spéculation de l’industrie agro-alimentaire : "L’augmentation est récurrente chaque année à cette période. Elle intervient avant les fêtes de fin d’année puis en janvier pour la galette des rois" explique Thierry Villard.
Un coup dur pour la profession
Le lait, les œufs, l’énergie, les charges des boulangers subissent l’inflation des matières premières depuis deux ans déjà.
C’est toute la profession qui souffre.
Thierry Villard, président de la chambre patronale des boulangers du Centre-Val de Loire
La crème et le chocolat connaissent, eux aussi, une hausse des cours très importants, tous les ingrédients sont donc en place pour faire exploser en fin d’année le prix de revient des bûches et des pâtisseries de Noël.