Après sa déclaration sur l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen sur BFMTV, la députée du Rassemblement national nie tout "malaise" ou "embarras". Au contraire, elle estime avoir fait preuve de "courage" et d'être en "vérité" avec elle-même.
Au lendemain de son passage sur BFMTV, très commenté sur les réseaux sociaux, la députée RN du Loiret, Mathilde Paris, a tenu à apporter sa vision des faits. Pour rappel, le 8 novembre, sur le plateau de la chaîne d'information en continu, la parlementaire a déclaré, après un long silence, qu'elle pensait " à titre personnel " que Jean-Marie Le Pen était antisémite.
Une affirmation à rebours de celle du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui a déclaré l'inverse, quelques jours plus tôt : "Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite", a-t-il indiqué, provoquant un tollé.
Mathilde Paris a également été moquée, notamment sur le réseau social X : " Le regard désespéré de la députée RN Mathilde Paris, qui finit par reconnaître que oui, Jean-Marie Le Pen, est bien antisémite. On dirait un prisonnier conduit à l'échafaud ", plaisante un internaute.
Le regard désespéré de la députée RN Mathilde Paris, qui finit par reconnaître que oui, Jean-Marie Le Pen, est bien antisémite. On dirait un prisonnier conduit à l'échafaud 🤣 pic.twitter.com/ZUvLAaeZNB
— Nils Wilcke (@paul_denton) November 8, 2023
" Le silence du courage "
Mais pour la députée du Loiret, en revanche, il n'y a eu aucun malaise lors de son passage à BFMTV, c'est même tout l'inverse : " Mon silence n'était pas celui de l'embarras ou du malaise, mais le silence du courage de ne pas me dérober face à la question qui m'était posée ", explique-t-elle. " En conscience j'ai décidé d'être en vérité avec moi-même et prête à en assumer les éventuelles conséquences. C'est mon opinion personnelle et elle n’engage que moi ", balaye la députée.
Mathilde Paris en profite pour prendre ses distances avec le fondateur du Front national et défendre Marine Le Pen : " Concernant les actes, la justice a tranché, Jean-Marie Le Pen a été condamné pour ses propos antisémites et Marine Le Pen a rompu avec son père et a toujours condamné l’antisémitisme ", indique-t-elle. Toujours ? Cela mérite d'être nuancé.
En 2012, l'ex-candidate à l'élection présidentielle avait créé un scandale en dansant une Valse avec une corporation estudiantine ultranationaliste et antisémite autrichienne, le jour d'anniversaire de la commémoration de la Shoah. En 2017, Marine Le Pen a créé un tollé en affirmant que "la France n'est pas responsable de la rafle du Vél’d'Hiv". Plus récemment encore, le site StreetPress révélait que le député RN du Var, Frédéric Boccaletti a tenu une librairie négationniste.