Boycott d'Israël ou actes antisémites ? Ce que l'on sait sur l'affaire des autocollants apposés sur des magasins

C'est une histoire qui a fait réagir les politiques et les membres de la communauté juive de Toulouse. Le 2 octobre 2024, un groupe d'individus aurait ciblé certaines vitrines avec des stickers, appelant au boycott d'Israël. Acte antisémite ou relais d'une campagne internationale ? Voici ce que l'on sait.

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Elle a déjà fait couler beaucoup d'encre. Certains y voient le retour des heures sombres des années 30, d'autres dénoncent un amalgame. Mais que sait-on vraiment de cette affaire des stickers à Toulouse ?

Au moins quatre enseignes visées

10 jours après les faits, les magasins, ciblés par cette action le 2 octobre dernier, souhaitent désormais rester discrets : "Nous préférons ne plus communiquer", Une réponse qui revient comme un leitmotiv. Quatre enseignes au moins auraient été la cible de manifestants, sortis d'un rassemblement pro Palestine.

À chaque fois, la même méthode : des stickers appelant au "Boycott d'Israël" sont collés sur les vitrines. De quoi provoquer la peur des employés, dont certains ont même choisi de fermer boutique le samedi suivant.

Un contexte explosif

Il n'en fallait pas plus pour déclencher une polémique sur les réseaux sociaux et dans les médias à quelques jours du premier anniversaire du massacre du 7 Octobre. Certains y voyant clairement des actes antisémites, d'autres dénonçant un amalgame : "Il n'y a jamais aucune action de ce type dans nos manifestations", se défend le collectif Palestine Vaincra.

"À part une boutique de vêtements, ces commerces n'ont rien à voir avec la communauté juive", explique Franck Touboul, le président du CRIF de Midi-Pyrénées. "Ce qui me révolte c'est que des gens, avec un humanisme à géométrie variable se croient tout permis et aillent jusqu'à menacer des personnes".

"Boycott Israël"

L'auteur principal des faits aurait été identifié, grâce aux caméras de vidéo surveillance et aux témoignages des commerçants. L’affaire a aussi fait l'objet d'un rapport de police. Le CRIF envisage d'ailleurs de porter plainte, voire "de mobiliser la communauté devant les commerces" pour éviter que de tels actes se reproduisent.

Si aucune photo des stickers n'a été publiée, les employés des commerces précisent bien qu'il y était écrit : "Boycott Israël et rien d'autre": "C'est une campagne internationale, qui vise les entreprises, qui soutiennent clairement la politique d'Israël", confirme Tom Martin, du collectif Palestine Vaincra. "Et elle est soutenue par des dizaines d'organisations antiracistes".

"L'amalgame est dangereux"

"Si ces magasins ont été ciblés parce que les propriétaires sont juifs, nous le condamnons fermement", rajoute-t-il. "En revanche, si c'est fait parce qu'ils soutiennent ouvertement la politique d'Israël, comme Carrefour ou Mac Donalds, c'est différent. C'est là où l'amalgame est dangereux. En plus, ça entraîne des accusations abjectes contre nous".

À ce jour, rien ne permet de démontrer qu'il s'agit d'actes réellement antisémites. Mais l'emballement de cette affaire sur les réseaux sociaux en dit long sur la fracture, causée par le conflit israélo-palestinien dans la société française et le traumatisme, encore à vif, au sein la communauté juive, un an après le 7 octobre.

Selon l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, "les actes antireligieux ont fortement progressé en 2023". 1.676 faits antisémites ont été recensés et 242, visant la communauté musulmane.

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