Deux hommes ont été arrêtés mardi matin par la police, relançant un dossier tombé aux oubliettes après avoir défrayé la chronique il y a 14 ans. L'une des arrestations a eu lieu dans le Loiret, en région Centre-Val de Loire.
Les enquêteurs chargés de l'affaire du mystérieux "groupe AZF" qui avait menacé de saboter le réseau ferré français en 2003-2004 ont pu faire un lien entre l'ADN d'un des suspects et celui retrouvé sur le carton contenant la bombe artisanale découverte il y a 14 ans, a indiqué jeudi une source proche du dossier.
Cet ADN est celui d'un des deux hommes arrêtés mardi matin par la police, relançant un dossier tombé aux oubliettes après avoir défrayé la chronique il y a 14 ans. Présenté comme le principal suspect dans cette affaire, ce chef d'entreprise né en 1947 a été interpellé par les policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire avec un autre homme né en 1953 et une femme née en 1962. Les arrestations ont eu lieu dans l'Yonne, la Seine-et-Marne et le Loiret.
Ce serait plus précisément à Ouzouer-sur-Loire, à environ 50 kilomètres au sud-est d'Orléans, que les enquêteurs aurait arrêté l'un des suspects, un homme de 65 ans résidant dans le département.
Le sexaganaire a cependant été remis en liberté mercredi 27 juin au soir.
Selon une autre source proche de l'enquête, les gardes à vue du chef d'entreprise et de la femme ont été prolongées. S'agissant d'un dossier antiterroriste, ces gardes à vue peuvent durer jusqu'à samedi matin.
De plus, selon nos confrères du Parisien, "la trace d’ADN masculin qui avait été retrouvé sur une boîte alimentaire contenant la première bombe artisanale correspond bien aux empreintes génétiques du principal suspect, Michel D., 70 ans, patron d’une entreprise de traitement d’eau dans l’Yonne".
Une information judiciaire avait été ouverte à Paris le 18 février 2004 des chefs d'association de malfaiteurs terroriste, menaces de destruction et infraction à la législation sur les explosifs en relation avec une entreprise terroriste.
Le groupe "AZF" s'était fait connaître en 2003-2004 en affirmant avoir posé une "série de bombes" sur des voies ferrées et menacé de les faire exploser s'il n'obtenait pas une forte rançon, de 4 millions de dollars et 1 million d'euros. Ces menaces avaient été prises très au sérieux à l'Elysée et au ministère de l'Intérieur, qui avaient reçu plusieurs lettres signées "AZF", sans explicatif du sigle mais pouvant faire référence à l'usine ayant explosé le 21 septembre 2001 à Toulouse.
Sur les indications du groupe, les autorités avaient retrouvé en février 2004 à Folles (Haute-Vienne) un engin explosif sophistiqué placé sous le ballast de la ligne Paris-Toulouse.
Selon une autre source proche du dossier, les enquêteurs restaient prudents sur une quelconque motivation politique de ce "groupe AZF" avançant des desseins avant tout crapuleux motivés par des difficultés financières.